Vœux du Pape à la curie : « les JMJ, un remède contre la fatigue de croire »
Ce jeudi matin Benoît XVI a rencontré tous les membres de la Curie romaine, dans la
salle clémentine du palais apostolique au Vatican pour leur présenter les traditionnels
vœux de Noël. C’est une rencontre très attendue qui permet au Pape de faire un tour
d’horizon des événements ecclésiaux de l’année écoulée. Le Pape est donc revenu sur
ses voyages, à Madrid, en Allemagne, au Bénin, sur la rencontre d’Assise « un événement
important, qui s’est déroulé dans un climat d’amitié et de respect réciproque », sur
l’institution du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation,
sur l’année de la Foi à venir. Mais Benoît XVI s’est surtout longuement attardé sur
l’expérience des Journées Mondiales de la Jeunesse, « un remède contre la fatigue
de croire ». Romilda Ferrauto
Pour ce
rendez-vous très attendu, Benoit XVI avait choisi une fois encore de sortir des sentiers
battus pour prononcer un discours très personnel centré sur le cœur de son pontificat
: le thème de la foi et de l’annonce de l’Evangile. Au fils des événements qui ont
jalonné l’année, il a évoqué d’un côté la foi fatiguée des européens, la lassitude
si répandue de l’être chrétiens ; de l’autre, à l’inverse, la joyeuse passion pour
la foi constatée en Afrique malgré les situations opprimantes de souffrance humaine.
Pour le Pape, le centre de la crise de l’Eglise en Europe est la crise de la foi.
Si celle-ci ne retrouve pas une nouvelle vitalité, toutes les réformes dans l’Eglise
– a-t-il averti - resteront inefficaces. La crise économique elle-même est avant tout
une crise de l’éthique. Benoît XVI a épinglé, au passage, la tendance des hommes à
ne rechercher que leur propre moi, la tristesse intérieure qui peut se lire sur tant
de visages. Comme remède contre la fatigue de croire, il a cité l’exemple des JMJ
dans lesquelles se manifeste une nouvelle manière rajeunie d’être chrétiens. Dans
une démonstration en cinq points, le Pape a évoqué l’expérience de la catholicité
et de l’universalité de l’Eglise ; le bonheur comblé des volontaires qui en donnant
de leur temps ont donné un sens à leur temps, l’adoration et surtout ce silence intense,
inoubliable, à Madrid après la tempête qui avait menacé de gâcher la veillée. Et puis
le sacrement de pénitence, car la tendance au mal existe et nous avons besoin de pardon
et d’humilité. Enfin la joie qui vient de la certitude d’être aimé. Pour Benoît XVI
le mal de notre temps, c’est le doute au sujet de Dieu qui finit par faire douter
de l’homme.