L'Eglise de Belgique va indemniser les victimes de crimes d'abus sexuels prescrits
En Belgique, la Commission spéciale de la Chambre des Représentants « relative au
traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité,
notamment au sein de l’Eglise » a adopté ce mercredi 14 décembre la procédure d’arbitrage
mise au point par les experts désignés à la fois par la Chambre et par l’Eglise. L’institution
ecclésiastique s’est vue remercier pour sa collaboration. Lors d'une conférence de
presse qui s'est tenue ce mercredi 14 décembre, les évêques ont précisé que l'Eglise
belge indemnisera les victimes de crimes d'abus sexuels prescrits d'un montant de
2500 à 25000 euros. Les dédommagements seront décidés par l'intermédiaire d'un tribunal
d'arbitrage. Les victimes sont invitées à se faire connaître afin d'entamer la procédure
auprès d'un tribunal arbitral qui devrait entamer ses travaux en mars 2012. La seule
démarche est de remplir avant le 30 octobre 2012 un formulaire en détaillant «
les faits, les circonstances et en apportant un maximum d'éléments probants »,
indique la commission. De leur côté, Mgr Guy Harpigny et Mgr Johan Bonny, évêques
référendaires pour les « Abus sexuels commis au sein de l’Eglise » ont rappelé
que les premières pensées de l’Eglise vont aux victimes. « On ne pourra jamais
imaginer la souffrance vécue. Nous avons répondu à une demande légitime, mais aucune
indemnisation ne pourra réparer les blessures », a souligné l’évêque de Tournai.
Communiqué de presse : DÉCLARATION DES ÉVÊQUES ET DES SUPÉRIEURS MAJEURS
DE BELGIQUE
Les évêques et les Supérieurs majeurs de Belgique tiennent à exprimer
leur estime pour les résultats soumis aujourd’hui par le groupe des experts aux membres
de la Commission de suivi relative au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie
dans une relation d'autorité, en particulier au sein de l’Église, et aux autorités
ecclésiastiques. Ils ont élaboré, comme le proposait la Commission parlementaire,
une procédure d'arbitrage à laquelle pourront faire appel les victimes des faits d'abus
sexuels dans une relation pastorale juridiquement prescrits, en particulier pour un
dédommagement financier. Il s'agit d'une procédure auprès d'une instance neutre, hors
des structures de l'Église. L'Église est prête à participer à cette forme d'arbitrage.
Elle espère pouvoir ainsi contribuer même dans le cas de faits juridiquement prescrits,
à la reconnaissance et au rétablissement de la souffrance causée aux victimes d'abus.
L’Église souhaite par cette approche, répondre aux attentes de la société à son égard. Ces
derniers mois, les évêques et les Supérieurs majeurs, ont travaillé avec un groupe
d’experts de diverses disciplines, à l’élaboration d’un document global sur l'approche
et la prévention de l'abus sexuel dans l'Église. Ce document sera terminé dans les
prochaines semaines et tiendra compte des résultats du travail de la Commission parlementaire
approuvés aujourd'hui. Il comprendra divers chapitres dont une analyse des facteurs
qui peuvent mener à l'abus sexuel; des voies de reconnaissance et de rétablissement
des victimes d’abus sexuel; une offre spécifique de l'Église aux victimes par la mise
sur pied de points d'accueil locaux organisés par les diocèses et les congrégations
religieuses; la coopération de l'Église dans les procédures de conciliation ou d’arbitrage;
la responsabilité et l’approche des auteurs d’abus sexuel; des mesures pour la prévention
des abus et finalement aussi des conséquences pour l’avenir de la communauté ecclésiale. En
tant que responsables dans l’Église, nous souhaitons par-dessus tout, la reconnaissance
et le rétablissement des victimes d’abus sexuel. Nous voulons être accessibles pour
ces dernières et rechercher avec elles le meilleur moyen de répondre à leur besoin.
Nous collaborerons dans cette optique, en premier lieu avec les instances de la société,
entre autres la justice, les services sociaux et, depuis ce jour l’arbitrage. Nous
sommes reconnaissants vis-à-vis de tous les responsables et experts qui nous conseillent
et nous aident dans cette approche.
Au nom des évêques et des supérieurs majeurs
de Belgique,
Mgr Guy Harpigny et Mgr Johan Bonny, évêques référendaires.