Les chrétiens peuvent construire des églises en Algérie
Par : Nadia Mellal La sortie du ministre des Affaires religieuses, faite jeudi
en marge de la séance de questions orales à l’APN, se veut une réponse aux propos
de l’archevêque d’Alger qui dénonçait des entraves faites à l’exercice du culte chrétien.
“Les
chrétiens peuvent s’organiser en associations pour collecter des fonds et construire
des églises.” Cette déclaration est du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs,
Bouabdallah Ghlamallah. Intervenant jeudi dernier, en marge d’une séance plénière
de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre
a fait cette déclaration en réponse aux voix qui se sont levées ces derniers temps
pour évoquer le manque de lieux de culte réservés aux chrétiens en Algérie. Questionné,
en outre, par les journalistes à propos des critiques émises par l’archevêque d’Alger,
Abdallah Ghaleb Bader, à travers les médias contre le décret sur l’exercice des cultes
en Algérie, le ministre des Affaires religieuses a répondu en annonçant l’existence
“entre 12 et 15 églises qui activent dans la clandestinité en Algérie”. Le membre
du gouvernement n’a pas manqué, à cette occasion, de démentir l’existence de restriction
à l’encontre des chrétiens en Algérie. Il fera observer à ce propos que “les chrétiens
exercent librement leur culte dans un cadre réglementé”, avant de préciser : “Tous
les individus sont égaux devant la loi.” Dans ce cadre, il évoquera l’existence
de sanctions prévues par la loi “contre toute atteinte aux cultes”. Par ailleurs et
à l’occasion de la séance plénière, le ministre a répondu aux questions des députés.
À une question d’un député du Mouvement pour la société de la paix (MSP) sur la nécessité
pour l’Algérie de renouer avec son rôle pionnier dans le monde arabo-musulman par
l’organisation de manifestions d’envergure telles que “le séminaire sur la pensée
islamique”, le ministre a expliqué que “l’Algérie a adopté un nouveau procédé pour
diffuser la tolérance religieuse et consacrer la modération par l’organisation de
manifestations internationales qui regroupent les meilleures compétences”. Des
approches conjointes ont été développées avec les pays du Maghreb et du monde islamique
pour organiser des rencontres visant à dénoncer l’extrémisme, a précisé le ministre,
annonçant l’organisation, pour la première fois en Algérie, d’une session de l’Académie
de la pensée islamique. Dans ce cadre, le ministre des Affaires religieuse ne manquera
pas de faire une remarque au député, auteur de la question. “Il ne faut pas vivre
dans la nostalgie du passé, les séminaires sur la pensée islamique, en dépit de leur
importance, n’ont pu préserver une génération entière du terrorisme sauvage ni de
l’extrémisme.” Par ailleurs et en réponse à une autre sollicitation à propos des
conditions de déroulement du hadj 2011, le ministre a indiqué que “l’opération s’est
très bien déroulée”, balayant d’un revers de la main les informations rapportées par
certains titres de la presse sur la protestation de hadjis algériens contre les conditions
de leur séjour au hadj. Le ministre précisera, dans ce cadre, que “l’évaluation
définitive de l’opération aura lieu une fois que la commission du hadj aura remis
son rapport comme chaque année”. Questionné tout autant à propos des bénéficiaires
des fonds de la zakat, le membre du gouvernement a expliqué que pour l’année 2011,
“ils étaient près de 3 000 à en avoir bénéficié par le biais de 68 projets”. Interrogé,
en outre, à propos du statut des commissions de mosquées, le membre du gouvernement
a indiqué qu’“elles ne sont pas régies par la loi sur les associations, leur champ
d’activité se limitant à la mosquée”.