Personne ne s’en étonnera : journaux et sites des conférences épiscopales catholiques
d’Afrique que nous consultons chaque semaine pour notre revue de presse, accordent
un très large espace à la visite du Pape ! La deuxième visite de Benoît XVI en terre
africaine, du 18 au 20 novembre 2011 au Bénin où il est allé remettre à l’ensemble
de l’Eglise qui est en Afrique l’Exhortation apostolique post-synodale Africae
Munus, restera dans les annales de la presse catholique aussi comme un événement
historique majeur. La preuve est que la plupart des journaux, suivant leur périodicité
et les contraintes techniques liées à celles-ci, en parlent ou promettent d’en parler.
C’est
bien entendu La Croix du Bénin qui était, en quelque sorte au cœur de l’événement,
qui donne le ton, d’ailleurs de façon originale. Dans sa dernière édition en effet,
le journal donne moins à lire qu’à voir, puisqu’il a fait le choix de montrer « la
visite du Pape au Bénin en images ». Photos en couleurs à profusion ; images les plus
suggestives du séjour du Pape : avec le président Boni Yayi ; avec les enfants ; avec
les évêques ; avec la foule ; à la messe du dimanche etc… Tout cela est à voir dans
La Croix du Bénin de cette semaine dont un lecteur invite ce pendant à retenir
l’essentiel: « Que c’est beau toutes ces images!, écrit-il. Mettons maintenant en
pratique le message que le pape à apporté à l’Afrique en général et au Bénin en particulier
pour que nous devenions tous des artisans de réconciliation de justice et de paix.
»
Le Site de la Conférence épiscopale du Burkina Faso a, lui aussi,
fait le même choix que La Croix du Bénin, en offrant les images de la visite du Pape,
d’ailleurs souvent les mêmes. Non sans rapporter un extrait du discours du Pape qui
a beaucoup frappé les confrères lorsqu’il invite les dirigeants africains à ne pas
priver leurs « peuples de l’espérance ! ». Un discours de Benoît XVI, notent les confrères,
adressé « à tous les responsables politiques et économiques des pays africains et
du reste du monde. »
Au Sénégal, où l’on a suivi pas à pas le voyage du Pape
au Bénin, SENKTO, le portail de l’Eglise retient que le Pape a eu le courage
de ses mots et de ses gestes. Car « pour son deuxième voyage en Afrique depuis le
début de son pontificat, le Pape Benoît XVI a choisi de mettre les pieds dans le plat.
Le souverain pontife a tenu un discours engagé, dénonçant particulièrement les scandales,
la corruption, la misère… Sans porter des gants, il a invité les hommes politiques
africains "à ne pas priver leurs peuples d’espérance et à ne pas les amputer de leur
avenir en mutilant le présent”. Mais, s’interrogent les confrères, « les élites politiques
qui sont reliées à des réseaux secrets pour la conservation du pouvoir, peuvent-elles
sortir de leur bulle et comprendre le message du Pape ? »
Descriptifs ou analytiques,
les reportages que la presse catholique africaine présente sur le voyage du Pape retournent
inévitablement à ce discours que Benoît XVI a prononcé devant la classe politique
béninoise, et qui reste une interpellation de toute la classe dirigeante en Afrique.
Ainsi, écrit le Portail de l’Eglise qui est au Gabon, «la seconde visite en Afrique
du Pape Benoit XVI en terre africaine aura également été marquée par l'appel pressant
du Vicaire du Christ aux responsables politiques d’Afrique et du monde, pour la pratique
d'une éthique courageuse de leurs responsabilités. » Le portail rappelle aussi que
dans ses discours et homélies, le Pape a eu « une adresse au clergé, aux religieux
et aux laïcs, pour qu’ils contribuent à former une Afrique nouvelle par un engagement
profond, la promotion d’une fraternité nouvelle en opposition au tribalisme et à l’ethnocentrisme.»
Le journal La Semaine Africaine (République du Congo) nous promet pour
les prochains jours un reportage de son envoyé spécial à Cotonou. Mais le journal
de Brazzaville note toutefois que l’Afrique centrale a délégué à Cotonou une forte
délégation d’évêques et de membres de mouvements d’apostolat. Celle partie du Congo
était conduite par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala et président de l’Association
des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale qui avait à ses côtés
le secrétaire de cette institution, le père Mesmin Prosper Massengo, ainsi que Mgr
Daniel Mizonzo, vice-président de la Conférence épiscopale du Congo. En République
démocratique du Congo, CENCO, le portail de l’Eglise titre sur la fin de la visite
de Benoît XVI au Bénin le 20 novembre, notamment qu’ « avant de repartir à Rome, le
souverain pontife a célébré la messe avec plus de 30 000 personnes au stade de Cotonou,
au Bénin ». Lui aussi a été frappé par le message que le Pape a lancé aux élites et
dirigeants africains de « ne pas priver leurs peuples de l’espérance ». Compte
tenu de la parution, souvent hebdomadaire des revues catholiques africaines, on peut
penser que la semaine prochaine encore, de nombreux confrères reviendront sur l’événement.
C’est pourquoi, tenant compte des délais de réalisation de ces journaux et de la prégnance
de l’événement que constitue le voyage du Pape, on peut lire avec un certain sentiment
de décalage les autres titres qui dominent dans la presse catholique africaine de
la semaine.
CNSN, l’agence catholique du Nigéria qui est passé à un
nouveau format, reproduit une vigoureuse interpellation de l’association des femmes
catholiques, la Catholic Women Organization of Nigeria CWO, contre une pratique qui
semble gagner du terrain : les unions entre personnes de même sexe. C’est un danger
moral, culturel et institutionnel, prévient l’organisation : « c’est la destruction
annoncée de toute une jeunesse » .
Au Cameroun, L’Effort camerounais,
journal de l’Eglise paraissant à Douala, n’a pas fini de ventiler les différents aspects
de la réélection de M. Paul Biya au scrutin présidentiel du 09 octobre, prévenant
que « pour ce septennat, le plus difficile ne sera pas l’adhésion des Camerounais
» au projet de société du Chef de l’Etat. Tous « sont acquis d’office à tous les projets
structurants qui peuvent leur procurer des emplois, qui consolident la démocratie
et les libertés, qui peuvent permettre à un grand nombre de se loger décemment, et
d’avoir les moyens de se soigner… Le plus difficile pour le Chef de l’Etat sera
sans doute, l’adhésion de ses collaborateurs et des caciques de son parti le RDPC
à sa vision pour un Cameroun nouveau. » Enfin, terminons par le Rwanda où le
site officiel de la Conférence épiscopale, nous renseigne que le 22 novembre, les
évêques membres du Conseil permanent de la Conférence épiscopale ont tenu à Kigali
leur réunion ordinaire en vue de préparer l’assemblée plénière qui aura lieu du 13
au 16 décembre prochain.
Albert Mianzoukouta, Journaliste à Radio Vatican,
Français-Afrique.