Environnement : Mobilisation autour d'un gigantesque projet minier au Pérou
La mobilisation se poursuit au Pérou contre le plus grand projet minier d'or et de
cuivre du pays, dans la ville de Cajamarca, capitale provinciale de 220 000 habitants,
à 870 km de Lima. Contrôlé par le groupe américain Newmont cette mine, à ciel ouvert,
située à quelque 3.500 m d'altitude, qui doit démarrer en 2014, porte sur 4,8 milliards
de dollars d'investissements, soit le plus grand projet du pays. Un projet qui prévoit
de sacrifier quatre lacs-réservoirs naturels, pour les remplacer par des lacs artificiels.
Le thème des ressources en eau est particulièrement sensible à Cajamarca, où une saison
sèche a vu des rationnements depuis trois mois. La semaine dernière, une "grève régionale
à durée indéterminée", soutenue par les élus locaux, a été lancée par un collectif
de syndicalistes, paysans et écologistes, qui protestent contre ce projet de mine
d'or et de cuivre Conga, du consortium Yanacocha, et des affrontements ont opposés
manifestants et policiers. Ce conflit est perçu au Pérou comme un test social crucial
pour le nouveau président de gauche Ollanta Humala, résolu à ménager à la fois l'or
et l'eau. Il s'est dit résolu à "démontrer que l'eau et l'or peuvent coexister", même
si les entreprises minières n'ont historiquement "pas rempli leur rôle social". L’Eglise
catholique du Pérou a appelé à un dialogue « juste, équitable et constructif » et
a exprimé sa volonté de soutenir la recherche d’une solution au conflit social. Dans
une déclaration signée par son Président, Mgr Miguel Cabrejos Vidarte, Archevêque
de Trujillo, la Conférence épiscopale réclame la tolérance et l’ouverture afin de
parvenir à une solution et avertit que rien ne se résout au travers du recours à la
violence : « Je demande à tous d’accomplir tous les efforts possibles afin de construire
une culture de paix au travers d’un dialogue juste, équitable, constructif, tolérant
des opinions différentes et qui se base sur la défense de la dignité inaliénable de
la personne humaine et du bien commun ». L’Eglise a exprimé sa volonté de coopérer
afin d’établir des canaux de dialogue et de compréhension « pour surmonter d’éventuels
problèmes qui influent sur le processus de paix et sur le bien commun des péruviens
».