La crise actuelle est d’abord une crise du sens et des valeurs avant d’être économique
et sociale. Benoît XVI l’a réaffirmé ce vendredi matin, dans un discours à l’Assemblée
plénière du Conseil pontifical pour les laïcs, réunie du 24 au 26 novembre à Rome.
Alors qu’une mentalité diffuse semble déterminée à écarter Dieu, le Pape invite, au
contraire, à recommencer par Dieu, pour redonner aux hommes leur dimension totale
et leur pleine dignité. Cette mentalité, qui renonce à toute référence à la transcendance,
a-t-il dit, s’est révélée incapable de comprendre et de protéger l’homme. C’est cette
mentalité qui est à l’origine de la crise économique et sociale actuelle. Les hommes
qui prétendent exister uniquement d’une manière positiviste, dans ce qui peut être
calculé et mesuré, finissent par être étouffés. Mais, dans son discours, Benoît
XVI a voulu aussi interpeller directement les chrétiens sur la solidité de leur foi,
qui n’est jamais acquise une fois pour toutes ; une question négligée alors qu’on
s’efforce de rendre plus incisive leur présence dans le domaine social, économique
et politique. Pour le Pape, les chrétiens doivent revenir de façon plus déterminée
à la centralité de Dieu. Les chrétiens - a-t-il relevé - ne vivent pas sur une autre
planète, à l’abri des maladies du monde, ils en partagent les troubles, la confusion,
les difficultés. Dieu n’est pas toujours la référence centrale de leurs choix, de
leurs opinions, de leurs positionnements et de leurs actions. Il est donc urgent de
proposer à nouveau la question de Dieu au sein même du tissu ecclésial. Et les laïcs
catholiques devront témoigner de manière transparente de l'actualité de la question
de Dieu dans tous les champs de la pensée et de l'action. Evoquant les JMJ qui
se sont tenues au mois d’août à Madrid, Benoît XVI a relevé que cette multitude immense
de jeunes, enthousiaste et fraternelle, avait illuminé la vieille Europe et le monde
entier et prouvé l’actualité de la recherche de Dieu. Les prochaines JMJ auront lieu
en 2013 à Rio de Janeiro. Le Pape a également évoqué le Congrès pour les laïcs asiatiques
qui s’était tenu à Séoul en 2010. Il a relevé que les chrétiens d’Asie n’étaient qu’une
petite minorité, parfois en proie à une véritable persécution.