Le Pape est en vol pour le Bénin. Son avion, un Airbus A 330 de la compagnie italienne
Alitalia a décollé ce vendredi matin peu avant 9h15 heure locale de l’aéroport
de Rome-Fiumicino, en direction de la capitale économique et politique béninoise,
Cotonou. Benoît y est attendu vers 15h où il sera accueilli par le président béninois
Thomas Yayi Boni à l’aéroport qui porte le nom d’un célèbre haut prélat de la curie,
le cardinal béninois Bernardin Gantin. Comme le veut la tradition, le Pape a répondu
aux journalistes présents à bord de l'avion. Benoît XVI a évoqué les défis de l’Eglise
catholique en Afrique, qui doit faire face au “succès“ croissant des Eglises
évangéliques et pentecôtistes. Il a par ailleurs reconnu que le continent noir, “comme
toute l’humanité“, avait “de grands problèmes“, mais il s’est dit confiant dans “la
fraîcheur“ de la jeunesse africaine. “Nous ne devons pas imiter ces communautés“
a t-il souligné en évoquant les Eglises évangéliques et pentecôtistes, mais au
contraire proposer “un message simple, profond et compréhensible“, a soutenu Benoît
XVI devant la quarantaine de journalistes qui l’accompagnent vers le Bénin.
Le
Pape a aussi reconnu que l’Afrique, “comme toute l’humanité“, avait “de
grands problèmes“. Il a également confié avoir “l’impression de vivre sur une
autre planète“ lorsqu’il repense à son enfance, tant le monde est “différent“.
Malgré cela, Benoît XVI s’est dit confiant dans “la fraîcheur“ de la jeunesse africaine.
Dans son “enthousiasme“, son “espérance“, dans le fait qu’elle possède “une vision
de la réalité métaphysique, de la réalité dans sa totalité avec Dieu, et non de la
réduction au positivisme qui réduit notre vie, qui la rend aride et éteint l’espérance“.
A propos des problèmes du continent africain, Benoît XVI a aussi noté que
“les intentions et la volonté sont parfois plus grandes que les réalisations“.
Il a ainsi expliqué que “le renouvellement de la fraternité universelle exige des
renoncements, d’aller au-delà de l’égoïsme“.
Benoît XVI a enfin été interrogé
par les journalistes sur le choix du Bénin comme pays à visiter. Répondant en français,
il a affirmé que “le Bénin est un pays en paix, extérieure et intérieure“,
avec “des institutions démocratiques qui fonctionnent, et avec avec le sens
de la responsabilité“. “ (avec Imédia)
En attendant que le pape ne foule une
nouvelle fois le sol africain, les attentes sont grandes, comme l'explique le père
Joseph Ballong, l'un des envoyés spéciaux de Radio Vatican sur place.
Une
attente qui n’en finit pas ! Quand est-ce que le Pape arrive ? Voilà une
question que beaucoup de Béninois me posent lorsqu’ils se rendent compte que je
suis de Radio Vatican. En effet, à quelques heures de l’arrivée de BXVI, l’attente
semble longue pour certains surtout qu’il y a plus d’un an que cette visite est annoncée
et l’attente de cette arrivée semble ne pas en finir ! En tout cas, Cotonou, la
capitale économique du pays, et selon le titre d’un quotidien de ce matin « Le Vatican
de l’Afrique pour 46 heures d’horloge », est prête pour accueillir BXVI qui vient
délivrer à un continent souvent saturé de mauvaises nouvelles un message très attendu
sur la réconciliation, la justice et la paix. Les sites où se dérouleront les principaux
événements de ce deuxième voyage apostolique de BXVI en Afrique reçoivent maintenant
un dernier coup de pinceau ou de balai : c’est-à-dire la cathédrale, l’église sainte
Rita et le Stade de l’Amitié de Cotonou, le Grand séminaire saint Gall et la basilique
de Ouidah. On y procède aux derniers rangements des bancs et des chaises, aux tests
sur l’efficacité de la sonorisation surtout au Stade pour lequel six mille billets
d’entrée seront distribués. Sur le tronçon routier, entre Cotonou et Ouidah que le
Pape empruntera en voiture on voyait encore, mercredi et jeudi matin, de gros engins
procéder à boucher des « nids de poule » qu’on y trouve à de nombreux endroits.
Par contre à Ouidah, le trajet entre le marché central et le Séminaire saint Gall,
environ trois kilomètres, que le Pape parcourra en voiture panoramique, était encore
mercredi en phase finale de recouverte de bitume tandis que les arbres qui ombragent
les divers espaces de l’établissement ont été badigeonnés de chaux blanche pour la
circonstance .
Bref, l’atmosphère qu’on respire actuellement ici, est celle
de la frénésie d’une attente qui donne l’impression de ne pas en finir. C’est dire
donc que l’accueil qui sera réservé à son arrivée sera enthousiaste et très festif
: les pèlerins qui déjà arrivent des pays voisins et d’autres pays africains seront
donc seront très enthousiastes à voir le successeur de Pierre et très attentifs à
écouter son message à l’Afrique qui a besoin de panser ses blessures passées et récentes.
De Cotonou au Bénin, Joseph Ballong .