2011-11-09 12:55:27

Les évêques d'Asie se penchent sur la crise pédophile


Du 14 au 19 novembre prochains, l’Université de l’Assomption à Bangkok accueillera en séminaire international les évêques et les formateurs des ministres du culte en Asie afin d’évaluer l’impact de « la crise liée à la pédophilie » sur leurs Eglises et de définir des directives sur le sujet. Le séminaire est organisé par le Bureau pour le clergé de la FABC, la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie. Une vingtaine d'évêques et une cinquantaine de formateurs sont déjà inscrits. Parmi les intervenants attendus figure Mgr Charles Scicluna, promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome, en charge du dossier des abus sexuels dans l’Eglise. Pour ce-dernier, il est essentiel que se développe en Asie une "culture de la divulgation" et que l’Eglise apprenne à "détecter" les actes pédophiles.
Selon Mgr Vianney Fernando, évêque de Kandy (Sri Lanka) et président du Bureau pour le clergé de la FABC, les responsables de l’Eglise en Asie ne peuvent en effet se contenter d’estimer que les affaires qui ont secoué ces dernières années les Eglises des Etats-Unis, d’Europe ou d’Australie ne les concernent pas et que la pédophilie dans l’Eglise est un problème propre à l’Occident. La pédophilie existe aussi bien en Asie qu’ailleurs dans le monde, écrit Mgr Fernando dans le document de présentation du séminaire, et il appartient aux évêques asiatiques de se saisir du problème afin d’en prévenir la répétition.
Pour les participants au congrès, il s'agit de pointer aussi les difficultés culturelles qui rendent difficile le traitement de ce fléau. Si, dans la culture occidentale, il est loin d’être aisé pour une victime d’abus sexuels de se singulariser en dénonçant auprès des responsables de l’Eglise ou auprès de la justice l’agression dont il a été l’objet, une telle démarche est presque impensable dans la quasi-totalité des cultures asiatiques où un individu n’est pas appelé à se singulariser par rapport à sa communauté d’appartenance. Une victime ou ses proches ne chercheront jamais la confrontation directe avec l’agresseur ou la hiérarchie de l’Eglise, mais choisiront éventuellement la voie de la dénonciation par lettre anonyme, méthode qui rend difficile la distinction entre dénonciation fondée et accusation calomnieuse. (Eglises d'Asie)









All the contents on this site are copyrighted ©.