Le Pape attendu au Bénin : contexte et objectifs de sa visite

Benoît XVI se prépare à effectuer son 22° voyage à l’étranger, le 2° en Afrique. Le Pape se rendra du 18 au 20 novembre au Bénin. En 2009, il avait visité le Cameroun et l’Angola.
Le Bénin va bénéficier pour la troisième fois de la visite d'un Pape. Jean-Paul II s’y était rendu deux fois en 1982 (un régime « révolutionnaire » répressif était en place) et en 1993. Les populations du Bénin et d'ailleurs attendent beaucoup de cette visite de Benoît XVI.
L’objectif principal de ce voyage est la signature et la publication de l’Exhortation apostolique post-synodale de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des évêques qui s’est tenue en octobre 2009 au Vatican. Le texte devrait encourager l’engagement de l’Eglise en Afrique et en particulier du laïcat.
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Mais si Benoît XVI a choisi le Bénin pour cet acte solennel, c’est parce que ce pays célèbre cette année le 150° anniversaire de son évangélisation, qui remonte à l’arrivée, le 18 avril 1861, sur la plage de Ouidah, de trois religieux de la Société des Missions africaines. Les catholiques constituent aujourd’hui le tiers de la population béninoise, implantés principalement dans le sud du pays.
Petit pays de par sa superficie, le Bénin est symbolique à plus d’un titre, du point de vue religieux. Car si la capitale, Porto Novo, se trouve à 30 kms à peine du Nigéria, un pays déchiré par des violences intercommunautaires, le Bénin en revanche est un exemple d’harmonie entre les trois principales religions présentes sur le territoire : le christianisme, l’islam et les religions traditionnelles. Le Bénin est le berceau du culte du Vaudou fortement ancré dans la vie quotidienne et sociale, mais les rapports avec les catholiques sont loin d’être conflictuels.
Le climat politique est également apaisé, même si la crise sociale est vive. L’Eglise catholique bénéficie au Bénin d’une excellente réputation surtout pour avoir contribué au processus de démocratisation après la chute de la dictature marxiste-léniniste qui a conduit le pays à la ruine.
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Mais il y a un autre facteur qui fait du Bénin une destination privilégiée pour le Pape : c’est le pays natal d’une grande figure de l’Eglise africaine, le cardinal Bernardin Gantin, mort en 2008, qui a exercé de nombreuses fonctions au sein de la Curie romaine, jusqu’à celle de doyen du Sacré collège, avec lequel le cardinal Ratzinger entretenait des rapports d’amitié. Benoît XVI ira prier sur la tombe du cardinal Gantin à Ouidah.
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Le Pape qui a l’habitude de rencontrer les jeunes pendant ses déplacements, s’adressera cette fois-ci aux enfants. Il en profitera pour insister sur l’importance de la protection de l’enfance en Afrique, une enfance qui paye le prix fort des maux du continent mais qui, pourtant, représente son avenir
Pour le Bénin, cette visite pastorale va représenter des avantages tant sur le plan spirituel, social, économique que diplomatique. Benoît XVI ne manquera pas d’encourager la population à œuvrer pour la paix, la réconciliation et la justice et pour le dialogue entre les ethnies, les religions, les partis politiques et la société civile. Des évêques et des laïcs de toute l’Afrique sont attendus ainsi qu’un millier de journalistes.