2011-11-04 11:37:45

Fermeture de l'ambassade d'Irlande au Vatican. Une décision lourde de sens


Un choix officiellement dicté par des motifs économiques, mais qui suscite une vive inquiétude. L’Irlande a décidé de fermer son ambassade près le Saint-Siège. Les évêques irlandais ne cachent pas leur mécontentement mais le Vatican affirme que Dublin est libre de décider.
Autrefois considérée comme un bastion du catholicisme en Europe, l’Irlande a expliqué que sa décision, regrettable mais nécessaire, était liée à la crise économique et non pas aux tensions qui ont surgi après les révélations concernant les abus sur mineurs commis dans l’Église. Il y a trois mois, on s’en souvient, le premier ministre et le parlement irlandais avaient accusé l’Église d’avoir saboté les enquêtes sur les prêtres pédophiles, une attaque sévère et sans précédent. Le 25 juillet, le Saint-Siège avait rappelé pour consultations le nonce apostolique à Dublin, Mgr Giuseppe Leanza. Entretemps, ce dernier a été nommé à Prague et n’a toujours pas été remplacé. Au mois de septembre, le Saint-Siège a adressé au gouvernement irlandais une lettre dans laquelle il reconnaît la gravité des abus commis sur des mineurs et mais rejette fermement l’accusation d’avoir empêché l’épiscopat irlandais de dénoncer les prêtres pédophiles aux autorités civiles. D’où l’écho suscité par l’annonce de la fermeture de l’ambassade.
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a réagi en affirmant que le Vatican prenait acte de la décision irlandaise. "Naturellement – souligne le Père Lombardi – les États qui entretiennent des rapports diplomatiques avec le Saint-Siège sont libres de décider, sur la base de leurs moyens et de leurs intérêts, s’ils souhaitent que leur ambassadeur près le Saint-Siège réside à Rome ou ailleurs. Ce qui compte ce sont les rapports diplomatiques et cela n'es pas remis en question".
Mais pour les évêques irlandais, cette décision démontre un manque de considération à l’égard du rôle important joué par le Saint-Siège dans les relations internationales et pour ses liens historiques avec le peuple irlandais. Le Primat d’Irlande, le cardinal Sean Brady, archevêque d’Armagh, a exprimé sa profonde déception, que beaucoup partagent – a-t-il précisé dans un communiqué à l'issue d'un entretien téléphonique avec le ministre des affaires étrangères. Pour le cardinal Brady, il s’agit d’une décision déplorable. Il souhaite cependant que l’Irlande et le Saint-Siège pourront poursuivre leur collaboration diplomatique étroite et fructueuse.
Dublin fermera aussi ses ambassades en Iran et à Timor Est afin de répondre aux objectifs fixés par l’Union européenne et le FMI et ramener la dette publique à un niveau acceptable. Tous reconnaissent que l’Irlande est contrainte de procéder à des coupes budgétaires, mais cette décision est perçue comme un signal préoccupant pour ses rapports avec le Saint-Siège qui remontent à 1929.

Éclairage Romilda Ferrauto RealAudioMP3








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