Au Bangladesh, l'Eglise en pointe contre le trafic d'êtres humains
Au Bangladesh, l’Eglise forme ses responsables pour lutter contre la traite des femmes
et des enfants. Un phénomène de plus en plus inquiétant dans ce pays qui est l’un
des plus pauvres au monde. Xavier Sartre
Dans le diocèse
de Rajshahi, à la frontière avec l’Inde, une cinquantaine de catéchistes religieux
et laïcs ont suivi du 27 au 30 octobre dernier une formation de quatre jours sur le
thème du trafic des femmes et des enfants, un phénomène dont l’augmentation dans le
pays est aujourd'hui préoccupante. Une formation dispensée sous l’égide de la Caritas
Bangladesh qui se bat depuis des décennies contre ce fléau. Selon un prêtre du diocèse
de Rajshahi, « les catéchistes peuvent devenir des vecteurs privilégiés de la prévention
car ils se rendent dans des villages éloignés où les personnels des ONG ou des institutions
gouvernementales ne pénètrent presque jamais ».
Car selon la Caritas,
les trafiquants ciblent en priorité les communautés marginalisées socialement et économiquement,
essentiellement en zone rurale et peu alphabétisée : orphelins, enfants vivant dans
la rue ou issus de familles déshéritées, veuves ou femmes pauvres ayant charge de
famille. Ces victimes sont emmenés principalement en Inde, au Pakistan, au Moyen Orient,
mais également à Hong Kong, à Taiwan ou encore en Malaisie.
Malgré le lancement
en 2008 d’une unité spéciale de police contre le trafic humain, puis la création centres
d’aide médico-psychologique d’urgence pour les victimes, le Bangladesh est encore
impuissant face à ce trafic. Aujourd’hui, entre 15 et 20 000 femmes et enfants bangladais
seraient victimes du trafic d’etre humain chaque année.