La Toussaint est la fête de la vie et de la joie et non celle de la mort et de la
peur
Le 1er novembre, l’Église fête tous les saints, avant de commémorer les fidèles défunts
le jour suivant. Au Vatican, Benoît XVI a récité l’Angélus avec les fidèles mardi,
place Saint-Pierre. Mercredi 2 novembre, en début de soirée, il se rendra dans la
crypte de la basilique Saint-Pierre, où il priera pour ses prédécesseurs et pour tous
les défunts. Cette année encore, des voix se sont élevées dans l’Église catholique
pour critiquer la fête d’Halloween, d’origine celtique, très populaire aux Etats-Unis,
réimportée en Europe à la fin des années 90 et qui, en dépit d’un déclin annoncé,
continue à plaire, surtout aux jeunes et aux enfants. Cette année, elle connaît même
– dit-on - une embellie : monstres, zombies et autres spécimens effrayants sont en
effet repérés aux quatre coins de la planète. Mais l’Église catholique voit un danger
sous ce folklore apparemment innocent, car on assiste à une sécularisation sournoise
du calendrier. Or les fêtes liturgiques sont l'occasion de fixer notre regard sur
le Christ. Ainsi, l’archevêque de Bologne, en Italie, a déploré la contamination
provoquée par cette fête macabre qui n’a aucun rapport avec la vision chrétienne de
la vie et de la mort et dont la coïncidence avec la Toussaint et la commémoration
des défunts engendre la confusion et dénature le message spirituel, religieux, humain
et social de deux temps forts de la foi chrétienne. Toujours en Italie, certains répercutent
une boutade attribuée au cardinal Bertone, Secrétaire d’État du Saint-Siège : « l’Europe
du troisième millénaire nous enlève nos symboles les plus chers – les crucifix – et
ne nous laisse que des citrouilles vides ». Dans d’autres pays européens, les pasteurs
mettent en garde contre cette fête païenne et commerciale. La Toussaint et Halloween
sont en effet totalement contradictoires. Avec Halloween, les défunts et leurs fantômes
reviennent nous faire peur, alors que les fêtes liturgiques de début novembre, beaucoup
plus recueillies, insistent sur l’espérance de la Résurrection et sur la joie de ceux
qui ont mis les Béatitudes au centre de leur vie. La Toussaint est la fête de la vie
et de la joie et non celle de la mort et de la peur. L’Église invite donc les chrétiens
à résister au relativisme et au colonialisme culturel.