Le phénomène migratoire : une occasion providentielle pour l’annonce de l’Évangile
Les immigrés sont des êtres humains. L’Église catholique est engagée à leurs côtés.
Elle dénonce le sort qui leur est réservé en Occident. Dans son message en vue de
la prochaine Journée mondiale des migrants et des réfugiés qui sera célébrée le 15
janvier prochain, rendu public ce mardi 25 octobre, Benoît XVI invite une nouvelle
fois à la compréhension, au respect de leur dignité humaine et de leurs droits, tout
comme à la prise de conscience de leurs devoirs. La souffrance des réfugiés qui demandent
asile - écrit-il - exige de la part des Etats et de la communauté internationale qu’ils
surmontent les craintes et évitent les formes de discrimination, qu’ils mettent en
place des structures d’accueil adéquates et des programmes de réinsertion, et qu’il
y ait un plus grand partage des responsabilités entre les États. Venus de Libye, Somalie,
Erythrée, Ethiopie, ils ont fuit les persécutions, les tortures, la prison ; ils se
heurtent souvent dans les pays d’accueil à la défiance et à la suspicion. Présenté
à la presse par le Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement,
le texte recommande pour les immigrés la protection des familles, l’accès à un logement
digne, à un travail et à une assistance. Mais l’originalité du message de cette
année, c’est qu’il encourage l’œuvre d’évangélisation, l’action missionnaire dans
un monde où l’élimination des frontières et les nouveaux processus de mondialisation
rendent les personnes et les peuples encore plus proches, mais où la sécularisation
se propage. Le Pape s’inquiète pour les migrants chrétiens qui trouvent dans les pays
d’accueil une insensibilité diffuse à l’égard de la foi chrétienne et qui sont souvent
poussés à perdre le sens de leur foi. L’Église est placée face au défi de les aider
à maintenir une foi solide. Mais le texte va plus loin. Pour Benoît XVI, le phénomène
migratoire actuel est également une occasion providentielle pour l’annonce de l’Evangile
dans le monde contemporain. Des hommes et des femmes provenant de diverses régions
de la terre demandent à être accueillis dans des pays d’antique tradition chrétienne.
Il est nécessaire de trouver à leur égard des modalités adéquates afin qu’ils puissent
rencontrer et connaître Jésus. Les agents de la pastorale - prêtres, religieux et
laïcs – sont invités à rechercher des chemins de partage fraternel et d’annonce respectueuse,
en surmontant les oppositions et les nationalismes. Les précisions de Charlie Vandekerkhove
Dans son message
le Pape évoque donc la condition des migrants croyants et qui ont grandi dans des
pays marqués par la foi chrétienne. Ils émigrent en effet « souvent dans des pays
où les chrétiens constituent une minorité ou dans lesquels l’antique tradition de
foi n’est plus une conviction personnelle, ni une confession communautaire, mais est
réduite à un fait culturel ». Et ces migrants, explique le Pape, ont tendance à perdre
le sens de la foi. Un exemple parmi tant d’autres : Immigrés en région parisienne,
des catholiques irakiens de rite chaldéen se retrouvent ainsi dans une paroisse du
XVIIIe arrondissement autour de Mgr Petrus Yousif, leur vicaire. Il nous parle de
cet accompagnement dans un pays, la France, bien différent de l’Irak Des propos recueillis
par Olivier Tosseri
Les migrations, un thème abordé d’une autre manière à l’OCDE
ce lundi 24 octobre, lors d’une conférence sur les migrations, leur impact économique
et l’opinion publique. Une opinion publique qui voit souvent d’un mauvais œil l’arrivée
de migrants, injustement considéré comme des réfugiés économiques. Comme l’explique
Gérard-François Dumont, démographe et directeur de la revue Population et Avenir
Des propos recueillis
par Charlie Vandekerkhove