Assise, une rencontre sous le signe de la prière et de la paix. Entretien avec le
cardinal Tauran
Assise, une rencontre placée sous le signe de la réflexion, du dialogue et de la paix.
Ce jeudi 27 octobre, Benoît XVI marchera sur les pas de son prédécesseur Jean Paul
II. Le Pape a convoqué une rencontre interreligieuse dans le sanctuaire franciscain
sur le thème : « Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix », une journée pour célébrer
le 25ème anniversaire de la première rencontre des représentants des grandes religions.
Au cœur de cette nouvelle rencontre : la recherche de la vérité qui sera notamment
partagée par des non-croyants invités à participer au pèlerinage et aux moments de
réflexions. Thomas Chabolle a rencontré le cardinal Jean-Louis Tauran, président du
Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, il revient sur le sens de cette
rencontre
« Je crois
qu’il faut se reporter à ce qu’a dit le Pape le 1er janvier 2011, lorsqu’il a annoncé
que nous allions célébrer le 25e anniversaire de la journée mondiale de prière pour
la paix à Assise, qui avait été convoquée par le Pape Jean-Paul II, en 1986. Alors
le Pape disait ceci : « c’est la raison pour laquelle je me rendrais au mois d’octobre
prochain comme pèlerin, dans la ville de St François, en invitant à s’unir à ce chemin
nos frères chrétiens des diverses confessions, les autorités des traditions religieuses
du monde, et de manière idéale, tous les hommes de bonne volonté, dans le but de rappeler
ce geste historique voulu par mon prédécesseur, et de renouveler solennellement l’engagement
des croyants de chaque religion, à vivre leur foi au service de la paix ». Et alors
il a ajouté cette phrase, qui me semble être un peu emblématique pour la célébration
de jeudi. « Celui qui est en chemin vers Dieu ne peut pas ne pas transmettre la paix.
Celui qui construit la paix ne peut pas ne pas se rapprocher de Dieu ».
Donc,
nous vivons dans un monde précaire, où Justice et Paix ne sont pas assurées pour tous
; malheureusement nous le voyons tous les jours, les armes se font entendre avant
le droit : voilà pourquoi, je crois Benoît XVI a voulu Assise III.
Les
réunions d’Assise veulent démontrer qu’il existe une autre dimension que la lutte
armée pour revendiquer ses droits.
La prière qui au-delà de la diversité
des religions exprime une relation avec une puissance extrême qui dépasse nos capacités
humaines. Alors en pratiquant ce qui est commun à toutes les familles spirituelle,
la prière, le jeûne et le pèlerinage, il s'agira de montrer que les religions sont
facteurs de paix, que la paix suppose la verité, que les croyants et ceux qui cherchent
Dieu ou l'absolu sont tous en marche vers la source de la lumière et que la recherche
de la verité n'est pas seulement l'affaire des seuls chrétiens. Je crois que au point
de vue de la méthode, cette fois-ci il y aura plus de temps pour la réflexion, le
silence se fera prière et ce que nous appelons les agnostics se feront entendre »