Le Vatican condamne les violences à Rome en marge de la manifestation des indignés
Tout a commencé par une manifestation pacifique dans l'esprit du mouvement mondial
des indignés. Des dizaines de milliers de personnes défilaient dans le calme dans
les rues de la capitale italienne. Puis tout a dérapé. Des élèments incontrôlés, masqués
de foulards, ont semé le trouble brulant des voitures et cassant des vitrines. Les
autorités estiment à un million d'euro les dégâts des casseurs. Le Vatican a qualifé
les heurts de ce samedi à Rome d'«horribles». Le directeur de la salle de presse du
Saint-Siège, le père Federico Lombardi a «condamné la violence et le fait qu'une église
ait été profanée par quelques protestataires». Hier, le cardinal vicaire de Rome,
Agostino Vallini, s’est dit profondément troublé par l’irruption de casseurs dans
une église située dans le centre de Rome. Une statue de la Vierge et un crucifix ont
été détruits. Des incidents ont éclaté dès le début du cortège. Des éléments incontrôlés,
masqués de foulards noirs, ont fracassé les vitrines, mis le feu à des voitures et
transformé en champ de bataille la place historique de Saint Jean de Latran où se
trouve la cathédrale de Rome. La police a chargé des centaines de jeunes qui lançaient
fumigènes, cocktails Molotov et bouteilles contre les forces de l'ordre, tandis que
les manifestants pacifiques quittaient les lieux les bras en l'air pour ne pas être
confondus avec les casseurs. Le cardinal Vallini a fait part de sa profonde préoccupation
souhaitant que soit rétabli au plus vite un climat de dialogue et de convivialité.
Les Associations catholiques ont elles aussi élevé leur voix pour condamner ces violences.
C’est un jour de profonde tristesse, presque de deuil – affirment les jeunes de l’Action
catholique dans un communiqué. Les violences, provoquées par des groupes de black
block, équipés pour une guérilla urbaine, ont transformé cette manifestation en un
rituel macabre et effrayant. Les jeunes catholiques italiens souhaitent que justice
soit faite pour les manifestants pacifiques, pour les jeunes italiens, pour la ville
de Rome, pour les forces de l’ordre. D’autres associations catholiques soulignent
que ce qui s’est passé ce samedi à Rome soulève des interrogations sur le climat de
tension qui s’est emparé des Italiens surtout des plus jeunes. Sergio Romano, politologue
et journaliste italien, revient sur ces violences Entretien réalisé
par Thomas Chabolle