L'avenir incertain de l’aide alimentaire européenne
Les pays de l'Union européenne ont échoué ce mardi 20 septembre à Bruxelles à trouver
un accord pour maintenir en l'état un programme d'aide alimentaire aux pauvres tiré
des fonds agricoles, renvoyant toute décision à plus tard. Le ministre polonais
de l'Agriculture a indiqué que « six États membres de l'UE sont clairement opposés
» à la poursuite en l'état du programme, ce qui empêche pour le moment sa poursuite.
Le programme européen d'aide aux plus démunis avait été lancé en 1987 sous l'impulsion
du président de la Commission européenne de l'époque, Jacques Delors, à la suite de
l'appel du fondateur des "Restos du Coeur", l'humoriste français Coluche, en utilisant
les excédents agricoles européens. Mais il risque aujourd'hui de passer de 480
millions d'euros cette année à 113 millions d'euros en 2012. En cause : un arrêt de
la Cour européenne de justice en avril, qui a jugé que ce programme avait été dénaturé
au fil des ans. Car les excédents agricoles qui l'alimentaient ont pratiquement
disparu, au point d'être supplantés ces dernières années par des achats massifs de
nourriture, financés par la Politique agricole commune. Or ces achats n'ont rien à
voir avec la Politique agricole commune et relèvent de la politique sociale, a argumenté
la Cour, saisie à l'initiative de l'Allemagne.
Pour Bernard Schricke, directeur
de l'Action France et Europe du Secours Catholique, qui serait lui aussi touché indirectement
par cette coupe budgétaire, la priorité est le soutien aux 4 associations d’aide
alimentaire concernées, les Restos du Cœurs, la Banque Alimentaire, le Secours Populaire
et la Croix Rouge. Car si aucune solution n’est trouvée, l’hiver prochain risque d’être
difficile pour de nombreuses personnes qui bénéficient de cette aide alimentaire