Benoît XVI à Ancône sous le signe de la précarité de l'emploi
La crise économique, qui frappe de plein fouet la population italienne, a dominé la
messe célébrée par le Pape, ce dimanche matin, dans la ville italienne d' Ancône.
Devant 100.000 fidèles rassemblés dans le chantier naval de la société Fincantieri,
Benoît XVI a déploré l’incertitude causée par la précarité de l’emploi. Le Pape, qui
célébrait en plein air, la messe conclusive du XXV° congrès eucharistique national
italien, a fustigé dans son homélie les idéologies qui ont prétendu garantir à tous
le bien-être matériel en faisant abstraction de Dieu. Les conséquences sont désastreuses. Romilda
Ferrauto ********* Le
lieu ne pouvait être mieux choisi : une ville portuaire où de nombreux ouvriers sont
au chômage technique. Sans détours, Benoît XVI a pointé du doigt les idéologies qui
ont prétendu organiser la société uniquement sur la base du pouvoir et de l’économie,
des idéologies qui ont mis Dieu à l’index, ou qui ont décidé de le tolérer comme un
choix privé qui ne peut interférer avec la vie publique. Mais les événements nous
montrent de manière dramatique, que lorsque l’on veut garantir à tous le développement,
le bien-être matériel et la paix en faisant abstraction de Dieu et de sa révélation,
on finit par donner aux hommes des pierres à la place du pain. Pour le Pape, il est
urgent de redonner à Dieu toute sa place, de promouvoir un développement social positif
centré sur l’être humain, avec une attention particulière pour les plus pauvres, les
malades, ceux qui sont dans la gêne. D’où l’importance de l’Eucharistie qui soutient
et transforme la vie quotidienne, qui peut favoriser une nouvelle prise de responsabilités
à tous les niveaux de la vie communautaire. Se nourrir du Christ – a dit Benoît XVI
– c’est l’antidote à l’indifférence vis-à-vis des autres, à l’individualisme et à
l’égoïsme qui caractérisent souvent la vie quotidienne. La spiritualité eucharistique
permet de redécouvrir la gratuité et l’importance des relations humaines, à commencer
par la famille. Elle permet de redonner une dignité à la vie des hommes et donc à
leur travail. Le Pape a demandé que l’on s’efforce de concilier le travail avec le
temps qui doit être consacré au repos et à la famille, il a demandé davantage d’attention
pour les familles éclatées et pour les fragilités humaines qui n’ôtent rien à la valeur
de la personne, il a rappelé que ce n’est qu’en s’ouvrant à Dieu, en accueillant ses
dons, que l’on peut devenir vraiment libres. Et dans un geste hautement symbolique,
le Pape a ensuite déjeuné avec une dizaine d'ouvriers des chantiers navals qui sont
actuellement au chômage technique.
********** La visite du Pape peut-elle
constituer un signe d’espérance dans le contexte actuel ? Hélène Destombes a recueilli
le sentiment du père Serge Tchaché, missionnaire savérien, d’origine camerounaise.
Il participe au Congrès eucharistique, notamment au sein de la pastorale des jeunes.