Sur les écrans de télévision, à la une des journaux du monde entier, une image domine
: celle des rebelles libyens et de leurs sympathisants, arme à la main, tirant en
l'air, ou faisant le signe de la victoire. On voit des armes, des tirs, des combats,
mais on ne voit ni les morts, ni les blessés, ni les civils terrés chez eux par crainte
des snipers et du chaos généralisé. Aucun bilan humain précis et fiable n'a par
ailleurs été publié sur la situation à Tripoli. Les seuls chiffres avancés sont très
certainement manipulés de part et d'autre. Le 21 août, le porte parole de Mouammar
Kadhafi affirmait en effet qu'en 24h de combats, 1300 personnes avaient été tuées.
Ce matin, 24 août, le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil,
estimait que trois jours de combats avaient fait 400 morts et 2000 blessés. Les
combats incessants et violents, les bombardements laissent néanmoins envisager une
atmosphère tendue et présager d’une situation humanitaire inquiétante. Les lignes
du Croissant rouge libyen ne répondent pas et même de l’autre côté de la frontière,
en Tunisie, on n’en sait pas plus, d’autant que cette frontière a été fermée ce matin
"pour des raisons de sécurité" Témoignage de Tahar Cheniti, secrétaire général
du Croissant Rouge tunisien
La plupart
des habitants de Tripoli sont barricadés chez eux, selon des sources du Vicariat apostolique
contactées par l’agence vaticane Fides. La population a peur de sortir. Les libyens
ont même déserté les structures de santé qui sont actuellement prises en charge par
les travailleurs immigrés, en particulier des Philippines. Des volontaires les aident,
autant que possible, à soigner les blessés dans des conditions très difficiles, alors
que les stocks de médicaments s’épuisent. (Fides 25/08/11)