L'État mexicain a échoué dans sa lutte contre la criminalité
L’État mexicain a échoué dans sa lutte contre la criminalité. C’est le constat sans
appel de l’archidiocèse de Mexico. Un éditorial publié dans les colonnes du journal
de l’archidiocèse va plus loin en accusant les partis politiques et les syndicats
de gérer d'énormes sommes d'argent sans en rendre compte à qui que ce soit. Le journal,
qui réclame ouvertement une plus grande transparence, note avec ironie que pendant
que le chiffre d’affaires du narcotrafic ne cesse d’augmenter, les législateurs prennent
tout leur temps pour trouver des mesures efficaces. Les assassinats se succèdent
en toute impunité. Le 20 août, le maire d’une ville de campagne, Zacualpan, a été
retrouvé mort. Il avait été enlevé par des hommes armés alors qu’il rencontrait des
fermiers. Les maires de certaines villes mexicaines ont été ciblés au cours des dernières
années après s'être retrouvés impliqués au milieu de guerres de cartels de la drogue. Au
moins trois de ces cartels se livrent actuellement un combat pour le contrôle des
routes de la drogue dans l'État de Mexico. En 2010, le crime organisé a fait plus
de 15 000 morts au Mexique. A propos de la lutte contre les cartels de la drogue
au Mexique, Hélène Destombes avait interrogé en janvier dernier, le père David Esquivel,
un missionnaire combonien d’origine mexicaine. Après une mission sur le continent
africain, au Tchad, il est rentré au Mexique en 2008, découvrant un pays qu’il ne
reconnait pas, rongé par la violence