La page Kadhafi se tourne

Scènes de liesse à Tripoli et Benghazi, mais aussi Tunis ou Washington. Les partisans de la rébellion libyenne y croient : la fin du régime Kadhafi est proche. Suite à l'opération « Sirène », lancée samedi soir, les rebelles ont atteint dans la nuit de dimanche à lundi la place Verte, cœur de Tripoli et lieu symbolique où les partisans du régime avaient l'habitude de se rassembler pour exprimer leur fidélité au leader. Alors que Kadhafi reste introuvable, deux de ses fils, Mohammed et Seif al-Islam, ont été arrêtés. Mais la bataille de Tripoli n'est pas pour autant terminée : les combats continuent, notamment autour de la résidence du Guide libyen. Le mystère règne d’ailleurs autour du colonel : nul ne sait où il se trouve. Parmi les réactions au niveau international, les dirigeants de nombreux pays occidentaux ont appelé le Raïs et ses troupes à la raison. Ainsi Barack Obama, qui a exhorté Kadhafi à éviter un bain de sang, à reconnaitre la fin de son règne et à partir.
Ahmed Mahiou directeur de recherches émerite à l'IREMAM nous disait samedi dernier que la bataille pour Tripoli allait être sanglante
Propos recueillis par Charles François Brejon.

Depuis le déclenchement des opérations militaires en Libye, Benoît XVI est intervenu à plusieurs reprises pour réclamer un arrêt des combats. La force des armes ne pouvant, selon lui, résoudre la situation Libyenne. A l’Angélus du 7 août dernier, il avait demandé la paix et la réconciliation pour la Libye . Le Pape s’était adressé directement aux organisations internationales et à tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires pour les exhorter à relancer avec conviction et détermination la recherche d’un plan de paix, de toute urgence ,à travers des négociations et un dialogue constructif. L’Église a toujours redouté que l’intervention de l’Otan ne soit perçue comme une nouvelle agression du monde chrétien contre des musulmans, donnant de nouveaux arguments à l’islamisme radical. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, vicaire apostolique à Tripoli, a multiplié les critiques à l'égard de l’attitude des occidentaux.

« Les combats et les canonnades sont encore en cours. C'est un vrai désastre » déclarent à l'Agence Fides des sources locales depuis Tripoli, sources qui ont demandé à conserver l'anonymat pour raisons de sécurité. « Nous ne savons pas comment évolue la situation parce que sortir de chez soi signifie risquer sa vie ». Les sources de Fides reconstruisent ainsi les derniers événements : « Les rebelles ont lancé leur offensive vendredi soir. Samedi 20 août, à 09h00 locales, ont débuté de violents combats qui se sont poursuivis jusqu'à 13h00. Dimanche 21, les combats ont repris avec violence et ont duré toute la journée. Les bombardements aériens de l'OTAN ont continué jusqu'à hier. Ils ont été très violents, en particulier samedi au cours des premières phases de l'offensive terrestre ».