Sur la Plaza de Cibeles, au cœur de la capitale espagnole, Benoît XVI a rencontré
des centaines de milliers de participants aux Journées mondiales de la jeunesse, ce
jeudi soir, au premier jour de sa visite à Madrid. Arrivé à la mi-journée, le Pape
a présidé une cérémonie de bienvenue, sous la forme d'une liturgie de la parole, marquée
par l’intervention de jeunes représentants des cinq continents. Le Pape a été salué
par des cavaliers andalous et une parade aérienne. Xavier Sartre était sur place.
Il témoigne de l'enthousiasme de la foule
Par votre
présence et votre participation aux célébrations, a dit Benoît XVI aux jeunes, le
nom du Christ résonnera dans tous les recoins de cette ville renommée. Prions afin
que son message d’espérance et d’amour ait aussi un écho dans le cœur de ceux qui
ne croient pas ou qui se sont éloignés de l’Église. Vous savez bien - a encore dit
le Pape aux jeunes - que lorsque nous ne marchons pas au côté du Christ qui nous guide,
nous nous dispersons sur d’autres sentiers, comme celui de nos propres impulsions
aveugles et égoïstes, celui des propositions flatteuses mais intéressées, trompeuses
et volubiles, qui laissent le vide et la frustration derrière elles. Nombreux sont
ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni d’autres
sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce
qui est bien ou mal, le juste et l’injuste ; décider ce qui est digne de vivre ou
peut être sacrifié sur l’autel d’autres préférences ; marcher à chaque instant au
hasard, sans but préétabli, se laissant guider par l’instinct du moment. Ces tentations
sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y succomber car, en réalité,
elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans horizons, une
liberté sans Dieu. Chers amis, soyez prudents et sages, bâtissez votre vie sur le
fondement solide qu’est le Christ. Cette sagesse et cette prudence guideront vos pas,
rien ne vous fera trembler et la paix règnera dans votre cœur. Alors, vous serez heureux,
contents, et votre joie se communiquera aux autres. Le Pape s’est exprimé en plusieurs
langues dont le français
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Traduction
française de l'homélie prononcée par le Pape
Chers amis,
Je remercie
les jeunes représentants des cinq continents pour les paroles chaleureuses qu’ils
m’ont adressées. Je salue affectueusement tous les jeunes qui sont ici réunis, provenant
d’Océanie, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe, ainsi que tous ceux qui n’ont
pas pu venir. Je pense souvent à vous et prie pour vous. Dieu m’a accordé la grâce
de pouvoir vous voir et vous entendre de plus près et de nous mettre ensemble à l’écoute
de sa Parole. Dans la Lecture qui vient d’être proclamée, nous avons entendu un
passage de l’Évangile où il est dit d’accueillir les paroles de Jésus et de les mettre
en pratique. Il y a des paroles qui ne servent qu’à entretenir une conversation et
qui passent comme le vent. D’autres cultivent l’esprit sous divers aspects. Celles
de Jésus, par contre, remplissent le cœur, s’y enracinent et façonnent notre vie tout
entière. Sinon elles demeurent vides et deviennent éphémères. Elles ne nous rapprochent
pas de Lui. Et, ainsi, le Christ continue d’être au loin, comme une voix parmi les
nombreuses autres que nous entendons autour de nous et auxquelles nous sommes déjà
accoutumés. De plus, le Maître qui parle n’enseigne pas ce qu’il a appris d’autres
personnes, mais ce qu’Il est lui-même, le seul qui connaisse vraiment le chemin de
l’homme vers Dieu, car c’est lui qui l’a ouvert pour nous, qui l’a créé pour que nous
puissions parvenir à la vie authentique, celle qu’il vaut toujours la peine de vivre
en toute circonstance et que la mort même ne peut détruire. L’Évangile continue en
expliquant cela à travers l’image suggestive de celui qui construit sur un roc solide,
résistant aux assauts des adversités, contrairement à celui qui bâtit sur le sable,
parfois même dans un lieu paradisiaque, comme nous dirions aujourd’hui, mais qui se
désagrège au premier souffle de vent et devient une ruine. Chers jeunes, écoutez
vraiment les paroles du Seigneur pour qu’elles soient en vous « esprit et vie » (Jn
6, 63), racines qui alimentent votre être, règles de conduite qui nous rendent semblables
à la personne du Christ, en étant pauvres de cœur, affamés de justice, miséricordieux,
en ayant un cœur pur, en aimant la paix. Faites-le chaque jour avec constance, comme
on fait avec le seul Ami qui ne nous déçoit pas et avec qui nous voulons partager
le chemin de notre vie. Vous savez bien que lorsque nous ne marchons pas au côté du
Christ qui nous guide, nous nous dispersons sur d’autres sentiers, comme celui de
nos propres impulsions aveugles et égoïstes, celui des propositions flatteuses mais
intéressées, trompeuses et volubiles, qui laissent le vide et la frustration derrière
elles. Profitez de ces journées pour mieux connaître le Christ et soyez certains
qu’enracinés en Lui votre enthousiasme et votre joie, vos désirs d’aller plus loin,
d’atteindre ce qui est plus élevé, jusqu’à Dieu, auront toujours un avenir assuré,
parce que la plénitude de la vie demeure déjà en vous. Faites-la grandir à l’aide
de la grâce divine, généreusement et sans médiocrité, visant sérieusement l’objectif
de la sainteté. Et, face à nos faiblesses, qui parfois nous écrasent, comptons également
sur la miséricorde du Seigneur, qui est toujours prêt à nous tenir de nouveau la main
et qui nous offre son pardon à travers le sacrement de la Pénitence. En construisant
sur le roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle
contribuera aussi à projeter la lumière du Christ sur les jeunes de votre âge et sur
toute l’humanité, en présentant une alternative valable à tous ceux qui sont tombés
dans leur vie, parce que les fondements de leur existence étaient inconsistants ;
à tous ceux qui se contentent de suivre les courants de la mode, qui trouvent refuge
dans leur intérêt immédiat, oubliant la vraie justice, ou qui s’abritent derrière
leurs propres opinions au lieu de rechercher la pure vérité. Oui, nombreux sont
ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni d’autres
sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce
qui est bien ou mal, le juste et l’injuste ; décider ce qui est digne de vivre ou
peut être sacrifié sur l’autel d’autres préférences ; marcher à chaque instant au
hasard, sans but préétabli, se laissant guider par l’instinct du moment. Ces tentations
sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y succomber car, en réalité,
elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans horizons, une
liberté sans Dieu. Nous, par contre, nous savons bien que nous avons été créés libres,
à l’image de Dieu, précisément parce que nous sommes protagonistes de la recherche
de la vérité et du bien, responsables de nos actions et non de simples exécutants
aveugles, collaborateurs créatifs dans notre tâche de cultiver et d’embellir l’œuvre
de la création. Dieu désire un interlocuteur responsable, qui puisse dialoguer avec
lui et l’aimer. À travers le Christ, nous pouvons vraiment le devenir et, enracinés
en lui, donner ses ailes à notre liberté. N’est-ce pas là le grand motif de notre
joie ? N’est-ce pas là un terrain solide pour construire la civilisation de l’amour
et de la vie, capable d’humaniser tous les hommes ? Chers amis, soyez prudents
et sages, bâtissez votre vie sur le fondement solide qu’est le Christ. Cette sagesse
et cette prudence guideront vos pas, rien ne vous fera trembler et la paix règnera
dans votre cœur. Alors, vous serez heureux, contents, et votre joie se communiquera
aux autres. Ils se demanderont quel est le secret de votre vie et ils découvriront
que le roc qui soutient tout l’édifice et sur lequel s’appuie toute votre existence
est la personne même du Christ, votre ami, frère et Seigneur, le fils de Dieu fait
homme, qui donne consistance à tout l’univers. Il est mort pour nous et il est ressuscité
pour que nous ayons la vie et, à présent, depuis le trône du Père, il demeure vivant
et proche de tous les hommes, veillant continuellement avec amour sur chacun de nous. Confiant
les fruits de ces Journées Mondiales de la Jeunesse à la Vierge Marie, qui a su dire
« oui » à la volonté de Dieu et qui nous enseigne, comme personne d’autre, la fidélité
à son divin Fils, qu’elle a suivi jusqu’à sa mort sur la croix. Nous méditerons tout
cela plus profondément aux diverses stations de la Via Crucis. Prions pour que, comme
pour elle, notre « oui » d’aujourd’hui au Christ soit aussi un « oui » inconditionnel
à son amitié, à la fin de cette Journée et durant toute notre vie. Merci beaucoup.