Les Camerounais aux JMJ de Madrid : une centaine sur 2000 inscrits
Des milliers de jeunes des quatre coins du monde ont rendez-vous dans la capitale
espagnole du 16 au 21 août prochain. Mais nombreux sont ceux qui, pour pouvoir se
rendre aux JMJ, doivent surmonter de multiples obstacles. Les jeunes camerounais,
par exemple, ont dû passer par de nombreux interrogatoires. Sur 2000 jeunes inscrits
cette année, seule une centaine pourra se rendre à Madrid. Les explications de
l’abbé Marc Makani, coordinateur national des JMJ du Cameroun. Il est interrogé par
Marie-Leïla Coussa
Pour la première
fois, une dizaine de jeunes Ethiopiens vont se rendre à Madrid. Ils accompagneront
les frères de la communauté de Saint Jean présents à Addis Abeba.
**********
A
une semaine de l’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse, l’attente devient
fébrile et les préparatifs s’accélèrent. Les 68 diocèses espagnols sont mobilisés
pour accueillir les jeunes ; 270 évêques du monde entier préparent les catéchèses
qui seront données en une trentaine de langues. Les organisateurs mettent la dernière
touche aux décors des principaux événements, 2.000 volontaires, dont de nombreux polonais,
travaillent déjà à plein rythme.
Le cardinal Rylko, président du Conseil pontifical
pour les Laïcs annonce une fête de la jeunesse de l’Église, le témoignage d’une foi
jeune, enthousiaste, dynamique et missionnaire, une Pentecôte, en quelque sorte. Or
le monde d’aujourd’hui, et l’Europe en particulier, ont besoin d’un tel témoignage.
Pour le cardinal Rylko, le monde postmoderne traverse une crise complexe et profonde
; le relativisme génère un vide de sens et de valeurs dangereux. Les êtres humains,
les jeunes surtout, connaissent un sentiment de déracinement. En 25 ans, les JMJ
ont prouvé qu’elles pouvaient être un instrument efficace d’évangélisation des jeunes.
Mais le président du Conseil pour les Laïcs espère que ces JMJ favoriseront également
le dialogue avec les non croyants, avec ceux qui hésitent ou qui doutent.
La
préparation de ce grand événement a permis à l’Eglise espagnole de redécouvrir ses
grandes ressources spirituelles, notamment les ressources cachées de ses jeunes. Mais
ces JMJ auront aussi comme toile de fond la crise sociale qui secoue l’Europe. Si
tout est prêt à Madrid pour accueillir les jeunes et le Pape, un mot d’ordre de grève
risque de perturber les transports en commun. La colère des nouvelles générations
qui se sentent exclues et qui cherchent leur place dans la société européenne, pourrait
également se manifester. Le mouvement très populaire des « indignés » espagnols,
né au mois de mai pour dénoncer la crise, la corruption et l'incapacité des dirigeants
politiques à en sortir, entend profiter de l’événement pour faire encore entendre
sa voix auprès des pouvoir politiques et économiques, dans un pays soumis à une rigueur
toujours plus sévère. Les JMJ représentent une tribune de choix et les indignés annoncent
des manifestations pendant la visite de Benoît XVI qui attirera des milliers de journalistes,
du 18 au 21 août à Madrid. Ils pensent organiser un chemin de croix de revendications
et installer des espaces d’information sur le parcours des pèlerins.