Le bras de fer se poursuit au Vietnam autour d'un terrain appartenant à une paroisse
Quelque 5.000 catholiques vietnamiens sont descendus dans la rue pour dénoncer le
refus des autorités locales de restituer une propriété appartenant à l’Église catholique.
Ils ont défilé dans les rues de la ville de Câu Râm, dans le Nord du Vietnam, brandissant
des drapeaux jaunes et blancs, aux couleurs du Vatican. Selon l’agence de presse Asia
News, de l’Institut pontifical des Missions étrangères, la police a procédé à des
interpellations et à des arrestations. Les autorités veulent utiliser un terrain occupé
par l’ancienne église de la ville, détruite pendant la guerre, pour créer un jardin
de la mémoire en l’honneur des soldats vietnamiens morts pour la patrie. Au mois de
juin, déjà, les protestations de la population catholique de Câu Râm avaient empêché
les autorités de mener à son terme ce projet. Depuis 1972, les catholiques s’efforcent
de récupérer le terrain pour y reconstruire un lieu de culte. Mais le 27 juillet dernier,
le projet d’ériger un monument aux morts a été relancé. La question des propriétés
confisquées est un contentieux toujours ouvert au Vietnam qui débouche régulièrement
sur des affrontements entre catholiques et autorités centrales ou locales. Par ailleurs,
selon un prêtre du diocèse de Hanoï, le gouvernement a récemment durci sa politique
de répression à l’égard des dissidents. Des arrestations ont eu lieu entre le 30 juillet
et le 3 août. Dans un tel contexte, de nouvelles sanctions contre l’Église du Vietnam
sont à redouter. (sources Asia news/EDA)
**********
Article précédent
concernant le Vietnam La représentante de la diplomatie européenne, Catherine
Ashton, a demandé ce vendredi la libération d'un prêtre catholique dissident vietnamien,
le Père Van Ly arrêté lundi, après plus d'un an de liberté provisoire pour raisons
médicales. Le père Ly, qui milite depuis les années 1970 pour les libertés fondamentales,
avait été condamné en 2007 à huit ans de prison pour propagande contre l'État et était
notamment accusé d'être à l'origine d’un mouvement qui réclame le multipartisme dans
un pays où le Parti communiste exerce un pouvoir sans partage. Il vient de nouveau
d’être emprisonné pour avoir distribué des tracts. Interrogé par Emma Jehl, François
Perrin vice-président d’Amnesty International critique la détention de ces prisonniers
d’opinion dans les geôles vietnamiennes