Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaci, accuse Belgrade d'entretenir la tension
actuelle dans le nord du Kosovo, en encourageant les Serbes de la région, où ils sont
majoritaires, à s'opposer à Pristina. Après les violences de la semaine dernière,
la situation est toujours très tendue dans cette zone. Les deux pays se livrent une
guerre de blocus. Depuis l’indépendance du Kosovo en 2008, les produits frappés du
sceau kosovar ne peuvent entrer en Serbie. Pristina a donc répondu en instaurant le
même type de blocus sur les produits serbes. L’ancienne province serbe a déployé en
début de semaine des unités spéciales de police pour assurer l’application de cet
embargo commercial. Voyant la situation dégénérer et souhaitant éviter l’escalade,
la KFOR, la force de protection de la paix de l’OTAN, présente sur le territoire depuis
1999, a réclamé des troupes supplémentaires qui lui sont parvenues hier. La situation
reste sous contrôle. Mais l’Alliance ne saurait-elle apporter que des réponses sécuritaires
? Ce n’est pas l’avis d’Odile Perrot, spécialiste du processus de démocratisation
dans les Balkans Un dossier réalisé
par Charles-François Brejon