L'appel de Paolo Dall'Oglio, jésuite en Syrie : éviter à tout prix une guerre civile
Le bilan des violences en Syrie s'est encore alourdi mardi et les pays occidentaux
accentuent la pression diplomatique à l'encontre du régime de Bachar al Assad. La
situation est particulièrement dramatique à Hama, où les forces de sécurité ont lancé
dimanche une violente opération appuyée par des chars destinée à regagner le contrôle
de la ville. Lundi soir, des blindés de l'armée syrienne ont également fait irruption
dans la ville de Zabadani, près de la frontière libanaise. Les Européens ont relancé
lundi leur projet de résolution condamnant la répression du mouvement de contestation
en Syrie à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
L'Italie a rappelé mardi son ambassadeur en Syrie pour protester contre "l'horrible
répression contre la population civile" et a demandé aux autres pays européens de
la suivre dans cette voie (avec Reuter) Depuis le monastère syrien de Mar Moussa,
un jésuite italien commente les massacres perpétrés par l’armée et la souffrance immense
que provoque cette violence brutale. Une tragédie pour ceux qui la subissent et pour
ceux qui en assument la responsabilité morale. Le Père Paolo Dall’Oglio, épris de
foi, de justice et de vérité, apôtre du dialogue islamo-chrétien, est très préoccupé
pour l’avenir du pays ; il pense qu’il faut à tout prix sauver l’unité nationale de
la Syrie et éviter une guerre civile ; il souligne avec amertume que le printemps
arabe est terminé et que nous vivons un été incandescent : la Syrie et le Yémen sont
des pays complexes sur le plan social, culturel et religieux. Bernard Decottignies
a recueilli son analyse en tant qu’homme de foi et de dialogue