La diplomatie vaticane en deuil. Mgr Pietro Sambi est mort
C’est un coup dur pour l’Église catholique : Mgr Pietro Sambi, figure de proue de
la diplomatie vaticane, est décédé mercredi soir à Baltimore. Il était, depuis 2005,
nonce apostolique aux Etats-Unis. Il avait subi une intervention chirurgicale au poumon
puis, ces jours derniers, ses conditions s’étaient aggravées. Originaire du diocèse
italien de Rimini, Mgr Sambi était âgé de 73 ans. Il avait été en poste en Algérie,
Belgique, Burundi, Cameroun, Cuba, Inde, Indonésie, Nicaragua mais surtout à Jérusalem,
où il représentait le Saint-Siège auprès de Chypre, Israël et Palestine. Pendant ce
mandat, Mgr Sambi s’était distingué, en autres, par son activité diplomatique lors
du siège de la Basilique de la Nativité, en 2002, lorsque des blindés israéliens étaient
entrés dans la Vieille ville de Béthléem. Quelque 240 miliciens et civils palestiniens
s’étaient alors retranchés à l’intérieur du complexe de la Basilique assiégée où vivaient
une quarantaine de religieux, un événement sans précédent dans l’histoire des lieux
saints chrétiens. Mgr Sambi et Mgr Jean-Louis Tauran, qui était à l’époque Secrétaire
pour les Rapports avec les États, étaient intervenus pour exiger, de la part d’Israël,
le respect du statu quo des Lieux Saints. Mgr Sambi avait acquis une bonne connaissance
de la région, et il joua un rôle déterminant lors de la visite historique et délicate
de Jean-Paul II. En poste à Washington depuis 2005, il était également Observateur
permanent du Saint-Siège auprès de l’OEA, Organisation des États américains. On le
présentait comme une personne franche, active et directe. Depuis l’élection de Barak
Obama, il s’était efforcé de réconcilier l’épiscopat américain avec la nouvelle administration.
Se basant sur des indiscrétions, la presse italienne avait annoncé ces jours derniers
son retour imminent au Vatican où il aurait dû occuper une charge importante.