A la suite de la publication, le 13 juillet dernier, du Rapport de la Commission d’enquête
du Gouvernement irlandais au sujet des accusations d’abus sur des mineurs de la part
du clergé du diocèse de Cloyne, rapport connu sous le nom de « Cloyne Report », et,
en particulier, suite aux réactions que la publication de ce rapport a entrainées,
la Secrétairerie d’État du Saint-Siège a rappelé pour consultations le Nonce apostolique
en Irlande, Mgr Giuseppe Leanza. Écoutez l'éclairage de Romilda Ferrauto
Répondant
aux questions des journalistes, le vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège,
le Père Ciro Benedettini, a tenu à souligner qu’il s’agissait de véritables consultations
et pas d’un expédient diplomatique visant à exprimer le dépit du Saint-Siège après
l’attaque virulente et sans précédent lancée par le Premier ministre irlandais Enda
Kenny. Le rappel du Nonce – a expliqué le Père Benedettini - a pour objectif de permettre
à la Secrétairerie d’État et aux Dicastères compétents (Doctrine de la Foi, Clergé,
Vie consacrée, Évêques…..), de consulter une personne qui travaille sur le terrain
afin de préparer la réponse officielle du Saint-Siège au gouvernement irlandais. Le
vice-directeur du Bureau de presse a par ailleurs noté que le rappel d’un nonce était
une mesure à laquelle le Saint-Siège avait rarement recours. Cela prouve la gravité
de la situation et la volonté du Saint-Siège de l’affronter avec objectivité et détermination,
ainsi que la surprise et les regrets suscités par certaines réactions excessives.
En clair, le rappel du nonce doit être interprété comme le signe de la volonté du
Saint-Siège de collaborer avec les autorités irlandaises de manière rigoureuse et
efficace. Mercredi dernier, au cours d’un débat parlementaire, le premier ministre
irlandais avait accusé le Vatican d’avoir encouragé les évêques à ne pas dénoncer
les abus aux autorités officielles. Des accusations rejetées avec force par l’archevêque
de Dublin, Diarmuid Martin, et jugées infondées par plusieurs observateurs. Le ministère
irlandais des Affaires étrangères a affirmé qu’une réponse du Saint-Siège était attendue
d’ici la fin du mois d’août.
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A propos des tensions actuelles entre le gouvernement
irlandais et le Vatican, dans le cadre du dossier des abus sur mineurs dans l’Église,
le Père Lombardi, directeur du Bureau de presse, a réaffirmé que le Saint-Siège répondrait
en temps opportun à la question posée par le gouvernement de Dublin concernant le
récent rapport sur le diocèse de Cloyne. Interrogé par les journalistes, le Père Lombardi
a souhaité, dans tous les cas de figure, que le débat en cours sur un sujet aussi
dramatique soit mené avec l’objectivité qui s’impose, afin de contribuer à la cause
que tous doivent avoir à cœur, à savoir la protection des enfants et des jeunes et
le rétablissement d’un climat de confiance et de collaboration pour y parvenir, dans
l’Église et dans la société, comme cela a été souhaité par le Pape dans sa Lettre
aux catholiques d’Irlande.
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Le premier ministre irlandais,
Enda Kenny, a prononcé ce mercredi devant la chambre basse du parlement un réquisitoire
extrêmement sévère contre le Vatican, dans le dossier des abus sexuels sur des mineurs
commis dans l’Église. Une semaine après la publication d’un 4° rapport qui épingle
la hiérarchie du diocèse de Clyone, Enda Kenny a reproché au Saint-Siège les « dysfonctionnement,
la déconnection, l’élitisme et même le narcissisme qui dominent la culture du Vatican».
Le premier ministre a lancé de graves accusations contre le Saint-Siège qui aurait,
selon lui, « tenté de bloquer une enquête en cours dans un État souverain, démocratique
et républicain », soutenant que cela s’est produit « il y a trois ans et pas trente
». Enda Kenny est allé jusqu’à affirmer que « le viol et la torture des enfants avaient
été minimisés pour soutenir le primat des institutions, leur pouvoir et leur réputation
». Dans une réaction qui n'a pas tardé, l'archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin,
a tenu a ramené l'attention sur les victimes et leur souffrance. Dans un entretien
sur la radio nationale RTE, Mgr Martin a reconnu qu'à Cloyne ils avaient ignoré les
normes édictées par le Pape en 2001, mais que lui personnellement il avait remis 70.000
documents à la Murphy Commission of Inquiry, et dénoncé tous les cas de déclarations
d'abus à la police irlandaise. Mgr Martin a alors précisé que jamais il n'avait été
rappelé à l'ordre par le Vatican pour cette collaboration, et que donc ces normes
sont importantes. Il ajoutait: "Le Vatican bien évidemment tient à défendre sa position,
mais s'oppose tout aussi fortement à la violence physique sur les enfants". Mgr
Diarmuid Martin a enfin mis en garde contre toute rupture dans la collaboration entre
les acteurs de société civile. "Il nous faut tous travailler ensemble, pour protéger
vraiment les enfants". Très engagé dans la lutte contre la pédophilie, l’archeveque
de Dublin a reconnu qu’un changement des mentalités était nécessaire mais que cela
ne pouvait se faire du jour au lendemain. Mgr Martin a affirmé qu’il y avait encore
dans la hiérarchie de l’Église des réticences par rapport à la tolérance zéro décrétée
par Benoît XVI.
Mardi, le Père Federico Lombardi, Directeur de Radio Vatican
et du Bureau de presse du Saint-Siège, avait précisé pour sa part que la « prétendue
tentative d’ingérence du Saint-Siège » était une lettre de 1997 adressée par le nonce
en Irlande à la Conférence épiscopale sur la base des informations reçues par la Congrégation
pour le Clergé. Le texte relevait que le document « Child Sexual Abuse : Framework
for a Church Response » (Abus sexuels sur des enfants : structure d'une réponse de
l'Église) contenait des aspects incompatibles avec la loi canonique universelle. Il
mettait en garde contre le risque de prendre des mesures qui se révèleraient ensuite
contestables ou invalides d’un point de vue canonique. En conséquence : 1) la lettre
d’invitait pas à ne pas respecter les lois du pays, puisqu’il s’agissait des lois
de l'Église qui font partie des compétences romaines ; 2) cette lettre ne contenait
pas d’invitation à occulter les cas d’abus. Le Père Lombardi s’est étonné de la
virulence de certaines critiques adressées au Vatican, « Comme si le Saint-Siège
était coupable de ne pas avoir donné valeur de loi canonique à des normes auxquelles
un État n’avait pas jugé nécessaire de donner valeur de loi civile ! » Les accusations
proférées par le premier ministre vont bien au-delà des affirmations du dernier rapport
sur le diocèse de Cloyne. Par ailleurs, elles ne tiennent pas compte des efforts déployés
par le Saint-Siège pour affronter ce problème
*Ancien instituteur et leader
du parti centriste Fine Gael, Enda Kenny a été nommé premier ministre, à l’issue des
élections législatives du 25 février dernier qui ont redessiné la carte politique
du pays, confronté à une grave crise économique.
********** Une semaine
après la publication d’un nouveau dossier accablant sur les affaires de pédophilie,
dans le diocèse de Cloyne, dans le sud-est de l’Irlande, le directeur du Bureau de
presse du Vatican est intervenu mardi sur Radio Vatican à propos de cette affaire
accablante. Le Père Federico Lombardi s’est exprimé à titre personnel pour souligner
une fois encore le long et difficile travail entamé par l’Eglise d’Irlande pour se
purifier. Bernard Decottignies
Une nouvelle
tourmente s’est abattue sur l’Église irlandaise avec la publication, le mercredi 13
juillet 2011, d’un nouveau dossier accablant sur les affaires de pédophilie, dans
le diocèse de Cloyne, dans le sud-est de l’Irlande. Il s’agit du quatrième rapport
concernant les abus sexuels commis au sein de l’Église catholique en Irlande. Les
conclusions concernent notamment des actes de pédophilie commis par 19 prêtres du
diocèse de Cloyne. Le cardinal Sean Brady, primat d’Irlande, a déclaré qu’il s’agissait
d’un autre « jour très sombre dans l’histoire de la réponse que les chefs de l’Église
ont apporté au cri des enfants abusés par des membres du clergé ». Hélène Destombes
a recueilli la réaction du père Arthur O'Neill prêtre du diocèse de Dublin
Le rapport,
de 400 pages, publié par les ministres de la justice et de l’enfance fait état de
négligences et d’omissions et met en cause directement une figure de proue du clergé
irlandais, Mgr John Magee, secrétaire personnel de trois Papes, Paul VI, Jean-Paul
1er et Jean-Paul II, au début de son pontificat, puis maître des cérémonies pontificales,
avant de devenir évêque de Cloyne ; Mgr John Magee, démissionnaire en 2009. Les explications
de Xavier Sartre
Le ministre
irlandais des affaires étrangères a convoqué le nonce apostolique à Dublin, Mgr Giuseppe
Leanza, pour lui faire part de son inquiétude au sujet de l’attitude de l’Église dans
le dossier des abus sexuels sur des mineurs, au lendemain de la publication d’un nouveau
rapport accablant. Le ministre a déclaré devant le Parlement qu’il partageait l’indignation
soulevée par cette nouvelle enquête, et il a reproché à l’Église catholique d’avoir
trahi la confiance de la population et de la société. Selon des propos rapportés par
l’AFP, il juge « inacceptable l’intervention du Vatican qui a pu conduire des prêtres
à penser qu’ils pourraient fuir leurs responsabilités ». Le premier ministre irlandais
a parlé pour sa part de comportement absolument scandaleux. Au cours des dernières
heures, plusieurs évêques ont pris la parole publiquement pour exprimer leur douleur
et leur angoisse. (source agences AFP ANSA)