Cor Unum a 40 ans. Charité et évangélisation sont étroitement liées
Le Conseil pontifical Cor Unum a 40 ans. Ce dicastère a été institué par Paul VI le
15 juillet 1971 pour exprimer la sollicitude de l'Église catholique envers les nécessiteux,
favoriser la fraternité humaine et manifester la charité du Christ . A l’époque
d’importantes mutations étaient en cours, dans l’Église et dans la société, souligne
le président du dicastère, le cardinal Robert Sarah, dans un article publié dans les
colonnes de l’Osservatore romano, le quotidien du Vatican. Les sociétés occidentales
- note le cardinal Sarah - étaient le théâtre d’un mouvement de contestation des modèles
établis, perçus comme dépassés. La communauté ecclésiale n’était pas épargnée, d’autant
que le Concile Vatican II venait d’insister sur l’importance des rapports entre l’Église
et le monde. Le désir de créer un monde plus humain risquait de déboucher sur une
société focalisée sur des perspectives purement terrestres. Chez les chrétiens, l’engagement
social tendait à gommer le témoignage évangélique. C’est dans ce contexte que Cor
Unum est né, pour créer, sous les auspices du Siège apostolique, un lieu de rencontre,
de dialogue, de coordination des organisations caritatives catholiques. Paul VI avait
conscience des malentendus qui allaient miner la conception de la charité dans l’Église.
Il était urgent de rappeler que la recherche de la justice ne suffit pas ; que l’exercice
de la charité doit aller de pair avec la prière et avec l’annonce de la Parole de
Dieu ; qu’évangéliser ne veut pas dire faire du prosélytisme ; qu’il faut faire la
distinction entre les nombreuses initiatives philanthropiques et les institutions
catholiques. Quelques années plus tard, dès le début de son pontificat, Jean-Paul
II allait réaffirmer avec force le lien entre Évangélisation et charité. Plus récemment,
face à une culture moderne affaiblie par l’absence de Dieu, Benoît XVI a rappelé,
dans sa première encyclique Deus Caritas est, que la charité de l’Église peut
aider les hommes à retrouver Dieu. Cette vision prophétique - souligne le cardinal
Sarah - est la source d’inspiration des options actuelles de Cor Unum, sans cesse
appelé à relever de nouveaux défis. Au fil des ans, les compétences de Cor Unum
ont été renforcées. Le Conseil intervient dans les cas de catastrophes naturelles,
auprès des populations pauvres, dans les crises humanitaires comme au Liban en 1988,
en Haïti en 1993, dans les pays de l’ex bloc communiste après la chute du mur. Depuis
2004, Cor Unum accompagne également le travail de Caritas internationalis ainsi
que de la Coopération internationale pour le développement et la solidarité.
Objectif : travailler ensemble dans le Christ pour que l’action humanitaire soit en
harmonie avec le magistère de l’Église, en se souvenant que l’absence de Dieu est
parfois la racine la plus profonde de la souffrance humaine.