Le Sud-Soudan, qui a fait sécession du Nord, a proclamé formellement son indépendance
ce samedi matin, lors d'une cérémonie officielle, devenant la plus jeune nation au
monde. Le Sud à majorité chrétienne se sépare ainsi du Nord musulman, après des années
de souffrance et de guerre dévastatrice entre les rebelles sudistes et les gouvernements
successifs de Khartoum, qui a fait des milliers de morts. Les festivités tant attendues
se sont déroulées dans la capitale, Juba, pauvre et dépourvue d'infrastructures de
base, en présence d’une trentaine de dirigeants africains et internationaux dont le
secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, et devant des dizaines de milliers d'habitants
en liesse. Invité d'honneur, le président soudanais, Omar el-Béchir, sous le coup
de mandats d'arrêt internationaux pour génocide et crimes contre l'humanité au Darfour.
Mandaté par Benoît XVI, le John Njue, de Nairobi et Président de la Conférence épiscopale
kenyane conduisait une délégation de l’Église catholique. Le Saint-Siège a invité
la communauté internationale à soutenir le nouvel État et à favoriser le dialogue
avec les autorités de Khartoum pour trouver une solution juste aux questions encore
en suspens ; des questions-clés, comme le partage des richesses pétrolières et le
statut de provinces frontalières contestées, dont Abyei.
Pour le cardinal Wako,
archevêque de Khartoum, cette indépendance est l’aboutissement d’un long travail accompli
entre autres par l’Église catholique