2011-07-01 15:26:34

Revue de presse catholique: la semaine africaine


Pour notre revue de presse hebdomadaire, nous avons consulté cette semaine les revues l’Echo des Iles (diocèse de Port-Victoria, Seychelles), ainsi que les sites des Conférences épiscopales du Sénégal (Senkto), du Rwanda, du Gabon et les journaux catholiques en ligne L’Effort camerounais, La Semaine africaine (Congo-Brazzaville) et La Croix du Bénin.
C’est, en raison de l’actualité pressante, du Sénégal que nous démarrons cette revue de presse. Les émeutes qui ont jalonné ce mois de juin commencent à déteindre et à revêtir un caractère moins politique et plus d’intolérance religieuse.
Ainsi, Senkto indique qu’après le temple évangéliste de Yoff, un deuxième lieu de culte protestant, celui de Thiaroye, a été livré aux flammes par les manifestants de Dakar qui, au départ, protestaient contre la tentative de modification de la Constitution par le Chef de l’Etat, puis ont été rejoints par des habitants protestant contre les coupures intempestives d’électricité dans la capitale et les délestages. Le cardinal Théodore Adrien Sarr, nous précisent des confrères sur place, a appelé au calme et exprimé sa solidarité aux frères et sœurs de l’Eglise protestante.
Senkto nous fait part aussi du lancement des travaux de construction de l’Eglise Saint-Paul de Grand Yoff par le cardinal Sarr. Le cardinal a lancé un appel aux contributions volontaires des Sénégalais afin que ce bel édifice voie le jour. Le coût total des travaux est estimé à 310 millions de francs CFA. Le diocèse dispose de 121 millions : restent 188 millions à trouver, a expliqué le cardinal Sarr.
D’une manière générale, les journaux catholiques africains de cette semaine insistent beaucoup sur les vertus de la démocratie lorsque, à l’obligation d’une bonne gestion de la cité elle allie aussi la coexistence pacifique des citoyens.
C’est ainsi que dans l’édition en ligne du journal La Croix du Bénin, on peut lire cette semaine le point de vue de l’Abbé André Kpadonou, qui fut pendant longtemps le correspondant de Radio Vatican dans le pays, sur la démocratie : ce qu’elle est et ce qu’elle ne devrait surtout pas être. « Démocratie, oui mais… », tel est le titre de cette réflexion dans laquelle le prêtre-journaliste estime que « la démocratie est le rêve, l’aspiration de toutes les nations. Mais (ce rêve) n’est pas le meilleur système de gouvernement en soi qui s’imposerait partout. » Il n’y a, par exemple, pas de réelle démocratie dans les familles, les entreprises et bien d’autres institutions. Après ce constat et une explicitation des termes, le commentateur évoque les cinquante ans de vie politique du Bénin et termine par une série d’interrogations dont celle-ci, à la base de bien des conflits : « D’où vient cette idée que c’est désobligeant pour un chef d’Etat en exercice d’organiser des élections et de les perdre ? »
Le thème de la démocratie est également largement évoqué dans le journal de l’Eglise qui est au Cameroun, l’Effort camerounais dont nous disions la semaine dernière qu’il avait littéralement « mis le paquet » sur le sujet. L’Editorial du dernier numéro prolonge cette réflexion en dressant sans complaisance le portrait-robot de la démocratie à l’africaine qui ne serait, nous dit le journal, qu’«une dictature anarchico-démocratique». Et comme souvent dans ce journal, le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala dont la voix continue d’être sollicitée pour une évaluation objective de la situation sociopolitique du Cameroun, vient y dire son espérance pour « un Cameroun remis à neuf ».
Parmi les autres thèmes importants abordés par ce journal cette semaine, il en est deux qui attirent l’attention : le 25è anniversaire de l’apparition de la Vierge Marie à Nsimalen, un événement qui a donné lieu à un pèlerinage national gigantesque cette année ; et l’accueil à Ambam (Ebolowa) du catéchisme de l’Eglise catholique au Cameroun par ceux qui sont chargés de l’enseigner, les catéchistes.
Au Gabon, l’heure est à la préparation du grand événement que constituera à partir de dimanche la tenue de l’Assemblée plénière des Evêques de l’Afrique Centrale (nous y reviendrons). Mais le site de la Conférence épiscopale annonce que « moins d'un an après la création du site officiel de l’Eglise catholique au Gabon, www.eglisecatholique.ga, plusieurs paroisses s’arriment aux technologies de l’Information et de la communication (TIC) et aux nouveaux medias », avec la création de deux nouveaux sites de paroisse : www.saintecroix.diemagenta.com (Sainte Croix d’Alénakiri) www.jma-icrsp.com (paroisse Notre Dame de Lourdes de Libreville).
Au Congo-Brazzaville, La Semaine Africaine donne à lire un large reportage avec photos en couleur de la grand’messe qui, le 18 juin dernier, a marqué la clôture de « l’Année Mgr Théophile Mbemba » (premier archevêque autochtone de Brazzaville et du Congo décédé il y a 40 ans). A cette occasion, Mgr Anatole Milandou, l’actuel ordinaire de Brazzaville, a ordonné un total de 21 nouveaux prêtres (15 diocésains et six religieux). La messe a connu la participation d’une imposante foule de fidèles et a été concélébrée par le Nonce apostolique au Congo et au Gabon, Mgr jan Romeo Pawlowski.
Toujours en Afrique Centrale, au Rwanda s’est clôturé un atelier de formation des comptables diocésains et interdiocésains. Pendant deux jours, du 22 au 23 juin, les comptables ont réfléchi à la manière d’optimiser leurs capacités et connaissances pour une saine gestion des biens de l’Eglise. L’atelier, qui s’est déroulé au Centre d’accueil des religieuses de l’Assomption de Kabuye, dans l’Archidiocèse de Kigali, a été clôturé après la collation des certificats de fréquentation aux participants par Mgr Anastase Mutabazi, ancien évêque retiré de Kabgayi et responsable du service juridique de la Conférence épiscopale du Rwanda.
Enfin, terminons par le Nigéria, un autre pays de grande actualité ces jours-ci en Afrique en raison des attentats meurtriers que vient d’y perpétrer la secte islamiste Boko Haram, y compris au siège de la police fédérale à Abuja. Sur le site de la Conférence épiscopale, Mgr John Onayekan, archevêque d’Abuja qui appelait la semaine dernière ses « frères et sœurs musulmans » à se démarquer des extrémistes de leurs rangs, revient cette semaine en expliquant que la tolérance religieuse ne veut pas dire « fausse harmonie dans la coexistence religieuse ». « Il ne s’agit pas, souligne-t-il, de nous engager dans l’étude comparée de nos différents crédos, mais de nous impliquer dans la connaissance réciproque pour que chacun et chacune des croyants tire le meilleur qui nous permettra de vivre ensemble » en société, explique l’archevêque d’Abuja.

(Par Albert Mianzoukouta, Journaliste à Radio Vatican, Français-Afrique)







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