Pour notre revue de presse hebdomadaire, nous avons consulté cette semaine les revues
l’Echo des Iles (diocèse de Port-Victoria, Seychelles), ainsi que les sites
des Conférences épiscopales du Sénégal (Senkto), du Rwanda, du Gabon et les
journaux catholiques en ligne L’Effort camerounais, La Semaine africaine
(Congo-Brazzaville) et La Croix du Bénin. C’est, en raison de l’actualité
pressante, du Sénégal que nous démarrons cette revue de presse. Les émeutes qui ont
jalonné ce mois de juin commencent à déteindre et à revêtir un caractère moins politique
et plus d’intolérance religieuse. Ainsi, Senkto indique qu’après le temple
évangéliste de Yoff, un deuxième lieu de culte protestant, celui de Thiaroye, a été
livré aux flammes par les manifestants de Dakar qui, au départ, protestaient contre
la tentative de modification de la Constitution par le Chef de l’Etat, puis ont été
rejoints par des habitants protestant contre les coupures intempestives d’électricité
dans la capitale et les délestages. Le cardinal Théodore Adrien Sarr, nous précisent
des confrères sur place, a appelé au calme et exprimé sa solidarité aux frères et
sœurs de l’Eglise protestante. Senkto nous fait part aussi du lancement
des travaux de construction de l’Eglise Saint-Paul de Grand Yoff par le cardinal Sarr.
Le cardinal a lancé un appel aux contributions volontaires des Sénégalais afin que
ce bel édifice voie le jour. Le coût total des travaux est estimé à 310 millions de
francs CFA. Le diocèse dispose de 121 millions : restent 188 millions à trouver, a
expliqué le cardinal Sarr. D’une manière générale, les journaux catholiques africains
de cette semaine insistent beaucoup sur les vertus de la démocratie lorsque, à l’obligation
d’une bonne gestion de la cité elle allie aussi la coexistence pacifique des citoyens.
C’est ainsi que dans l’édition en ligne du journal La Croix du Bénin, on
peut lire cette semaine le point de vue de l’Abbé André Kpadonou, qui fut pendant
longtemps le correspondant de Radio Vatican dans le pays, sur la démocratie : ce qu’elle
est et ce qu’elle ne devrait surtout pas être. « Démocratie, oui mais… », tel est
le titre de cette réflexion dans laquelle le prêtre-journaliste estime que « la démocratie
est le rêve, l’aspiration de toutes les nations. Mais (ce rêve) n’est pas le meilleur
système de gouvernement en soi qui s’imposerait partout. » Il n’y a, par exemple,
pas de réelle démocratie dans les familles, les entreprises et bien d’autres institutions.
Après ce constat et une explicitation des termes, le commentateur évoque les cinquante
ans de vie politique du Bénin et termine par une série d’interrogations dont celle-ci,
à la base de bien des conflits : « D’où vient cette idée que c’est désobligeant pour
un chef d’Etat en exercice d’organiser des élections et de les perdre ? » Le thème
de la démocratie est également largement évoqué dans le journal de l’Eglise qui est
au Cameroun, l’Effort camerounais dont nous disions la semaine dernière qu’il
avait littéralement « mis le paquet » sur le sujet. L’Editorial du dernier numéro
prolonge cette réflexion en dressant sans complaisance le portrait-robot de la démocratie
à l’africaine qui ne serait, nous dit le journal, qu’«une dictature anarchico-démocratique».
Et comme souvent dans ce journal, le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de
Douala dont la voix continue d’être sollicitée pour une évaluation objective de la
situation sociopolitique du Cameroun, vient y dire son espérance pour « un Cameroun
remis à neuf ». Parmi les autres thèmes importants abordés par ce journal cette
semaine, il en est deux qui attirent l’attention : le 25è anniversaire de l’apparition
de la Vierge Marie à Nsimalen, un événement qui a donné lieu à un pèlerinage national
gigantesque cette année ; et l’accueil à Ambam (Ebolowa) du catéchisme de l’Eglise
catholique au Cameroun par ceux qui sont chargés de l’enseigner, les catéchistes. Au
Gabon, l’heure est à la préparation du grand événement que constituera à partir de
dimanche la tenue de l’Assemblée plénière des Evêques de l’Afrique Centrale (nous
y reviendrons). Mais le site de la Conférence épiscopale annonce que « moins
d'un an après la création du site officiel de l’Eglise catholique au Gabon, www.eglisecatholique.ga,
plusieurs paroisses s’arriment aux technologies de l’Information et de la communication
(TIC) et aux nouveaux medias », avec la création de deux nouveaux sites de paroisse
: www.saintecroix.diemagenta.com (Sainte Croix d’Alénakiri) www.jma-icrsp.com (paroisse
Notre Dame de Lourdes de Libreville). Au Congo-Brazzaville, La Semaine Africaine
donne à lire un large reportage avec photos en couleur de la grand’messe qui, le 18
juin dernier, a marqué la clôture de « l’Année Mgr Théophile Mbemba » (premier archevêque
autochtone de Brazzaville et du Congo décédé il y a 40 ans). A cette occasion, Mgr
Anatole Milandou, l’actuel ordinaire de Brazzaville, a ordonné un total de 21 nouveaux
prêtres (15 diocésains et six religieux). La messe a connu la participation d’une
imposante foule de fidèles et a été concélébrée par le Nonce apostolique au Congo
et au Gabon, Mgr jan Romeo Pawlowski. Toujours en Afrique Centrale, au Rwanda s’est
clôturé un atelier de formation des comptables diocésains et interdiocésains. Pendant
deux jours, du 22 au 23 juin, les comptables ont réfléchi à la manière d’optimiser
leurs capacités et connaissances pour une saine gestion des biens de l’Eglise. L’atelier,
qui s’est déroulé au Centre d’accueil des religieuses de l’Assomption de Kabuye, dans
l’Archidiocèse de Kigali, a été clôturé après la collation des certificats de fréquentation
aux participants par Mgr Anastase Mutabazi, ancien évêque retiré de Kabgayi et responsable
du service juridique de la Conférence épiscopale du Rwanda. Enfin, terminons par
le Nigéria, un autre pays de grande actualité ces jours-ci en Afrique en raison des
attentats meurtriers que vient d’y perpétrer la secte islamiste Boko Haram, y compris
au siège de la police fédérale à Abuja. Sur le site de la Conférence épiscopale,
Mgr John Onayekan, archevêque d’Abuja qui appelait la semaine dernière ses « frères
et sœurs musulmans » à se démarquer des extrémistes de leurs rangs, revient cette
semaine en expliquant que la tolérance religieuse ne veut pas dire « fausse harmonie
dans la coexistence religieuse ». « Il ne s’agit pas, souligne-t-il, de nous engager
dans l’étude comparée de nos différents crédos, mais de nous impliquer dans la connaissance
réciproque pour que chacun et chacune des croyants tire le meilleur qui nous permettra
de vivre ensemble » en société, explique l’archevêque d’Abuja.
(Par Albert
Mianzoukouta, Journaliste à Radio Vatican, Français-Afrique)