Le voyage de Benoît XVI en Croatie. Reportages et commentaires
Benoît XVI est rentré à Rome dimanche soir au terme d’une courte visite pastorale
de deux jours en Croatie. Une visite limitée à la capitale Zagreb, dominée par l’Europe
et son identité chrétienne et par la famille, face à la sécularisation. Les réflexions
de Benoît XVI sur le respect des diversités qui composent le vieux continent, sa critique
du « bureaucratisme » des institutions de l’Union européenne, son inquiétude quant
aux risques d’’«auto-annulation» des grandes conquêtes de l’époque moderne, ont eu
un large écho, y compris dans la presse internationale. Son rappel de la doctrine
catholique au sujet des unions libres et des rapports extraconjugaux ont eu plus de
mal à passer dans les médias. Benoît XVI a été perçu comme serein, souriant,
sincère, direct, parfois embarrassé par l’enthousiasme des fidèles. Parmi les images
de ce voyage, on retiendra le bain de foule samedi soir, lors de la veillée avec
les jeunes, la ferveur dimanche à l’hippodrome de Zagreb, la piété des croates, ainsi
que l’orage qui a empêché le Pape de prononcer son discours de départ, dimanche soir
sur le tarmac de l'aéroport Le commentaire de notre envoyée sur place Hélène Destombes
:
Un voyage
court mais intense dont la portée a largement dépassé les frontières de la Croatie.
Benoît XVI a exprimé son inquiétude pour l’Europe menacée de régression, il a réaffirmé
la doctrine de l’Eglise catholique sur la famille fragilisée par la société sécularisée,
il a prononcé un éloge remarqué de la conscience, il a rencontré de nombreux jeunes
et familles. Un voyage au cœur de l’Europe. Hélène Destombes a recueilli à Zagreb
les sentiments de Sœur Marie-Anne Kustura, présidente de l’Union des religieuses croates
et supérieure générale de la Congrégation des sœurs servantes de l’Enfant Jésus :
Hélène Destombes
a également rencontré à Zagreb un européen convaincu : Zvonimir Ferka-Petesic est
en charge de l’information du public croate sur l’UE, au sein du ministère croate
des affaires étrangères et de l’intégration. La Croatie est officiellement candidate
à l’entrée dans l’union européenne depuis 2003, mais le processus d’intégration est
long et bute encore sur certains obstacles. Samedi, à son arrivée à Zagreb, Benoît
XVI a tout de suite apporté son soutien à la candidature croate. Le Pape a estimé
que l’intégration européenne est logique, juste et nécessaire. Zvonimir Ferka-Petesicnous
dit ce qu'il en pense.
********** Dimanche
matin, Benoît XVI a présidé une messe sur le parterre de l’Hippodrome de Zagreb, à
l’occasion de la journée nationale des familles catholiques croates. Les organisateurs
attendent au moins 200 000 personnes. Avant même ce grand rendez-vous, une veillée
de prière avait débuté dà trois heures du matin sur l’Hippodrome. Parmi les prêtes
qui ont animé ce moment de recueillement le père Antun Volenik, jésuite, engagé dans
la pastorale pour la famille. Il s’attarde sur le nouveau visage de la famille croate
:
Au cours
d'une conférence de presse, au deuxième et dernier jour du voyage de Benoît XVI en
Croatie, le père Federico Lombardi, porte parole de Benoît XVI a insisté sur la joie
du Pape d'avoir ressenti l'accueil si chaleureux des Croates. "Pour nous le succès
ne réside pas dans le succès humain, avec de grandes foules, mais dans le succès spirituel,
c’est-à-dire la rencontre réelle entre le pape et le peuple chrétien, et plus largement
avec le peuple croate tout entier". "Il s’agit d’un bon voyage, d’un voyage heureux",
a insisté le père Lombardi. La veille, interrogé par Hélène Destombes, notre envoyée
spéciale en Croatie, le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège insistait
aussi sur la première journée du pape et en particulier la rencontre avec les membres
de la société civile, du monde politique et culturel :
Parmi
les rendez-vous important de ce voyage : la veillée de prière samedi soir avec les
jeunes sur la place Jelacic, la place centrale de Zagreb. Des jeunes de tout le pays
avaient été conviés à participer à ce grand rendez-vous, mais de nombreux groupes
en provenance des pays limitrophes et de la diaspora avaient également fait le déplacement.
De jeunes religieux ont témoigné du sens de leur mission, un prêtre d’une communauté
s’occupant de jeunes drogués a pris la parole pour évoquer son expérience, et les
chants de plusieurs chorales ont résonné au cœur de Zagreb. Marta VLAIC étudiante
croate de 23 ans fait partie de la chorale de l’archevêché, composée de 250 jeunes.
Elle témoigne du sens de cette visite de Benoît XVI :
Le Saint-Siège
qui avait reconnu dès 1992 le nouvel État croate soutient l’adhésion de la Croatie
à l’Union européenne. Surnommé la “Pologne du Sud”, la Croatie affiche son identité
catholique et son attachement au Siège de Pierre. L’Église catholique y joue un rôle
de premier plan. En 2006, en recevant les évêques croates, Benoît XVI avait relevé
que les liens historiques entre la Croatie et le Saint-Siège n’avaient fait que se
renforcer. Aujourd’hui, le Saint-Siège entretient des rapports d’estime et d’affection
avec ce pays dont elle soutient la volonté d’adhésion à l’Union Européenne. Le Saint-Siège
compte sur la Croatie pour « défendre la pleine vérité sur l’homme, le droit à la
vie de la conception jusqu’à la mort naturelle, la reconnaissance de la dimension
spirituelle de toute entre humain ; le respect des choix religieux de chacun ». A
la fois riche et important le voyage du Pape intervenait donc dans un contexte particulier
pour le pays Éclairage Hélène Destombes :