Dossier : La Constitution, principal enjeu des législatives turques
Le parti au pouvoir en Turquie depuis 2002, l’AKP, est déjà donné vainqueur dans tous
les sondages des législatives convoquées dimanche. Recep Tayyip Erdogan, chef du parti
islamo-conservateur turc devrait, a priori, rempiler pour un troisième mandat. L'opposition
lui reproche des tendances populistes et autocratiques et la volonté d'orienter la
diplomatie turque vers le Moyen Orient, notamment l'Iran, au détriment de l'Europe
et des traditionnels alliés de l'Otan, dont le pays fait partie. Sil la victoire
de l'AKP ne laisse aucun doute selon les sondages, l'enjeu de ces législatives c'est
l'ampleur de cette victoire, qui déterminera les conditions du changement de la Constitution,
devenu une priorité dans le pays. Samim Akgonul, maître de conférences à l’Université
de Strasbourg et chercheur au CNRS et spécialiste de la Turquie analyse les enjeux
de ces élections
A l’occasion
des législatives de ce 12 juin en Turquie, Missio, bureau des œuvres pontificales
missionnaires en Allemagne, réclame la reconnaissance juridique des communautés religieuses
en Turquie, un passage crucial et incontournable. Les communautés religieuses n’ont
toujours pas de "personnalité juridique" en Turquie, c’est-à-dire que pour la loi
turque elles n’existent pas officiellement. Dans un entretien à l’agence vaticane
Fides, le chargé des droits de l’homme à Missio insiste sur les carences du système
des droits garantis en Turquie aux communautés religieuses à l’exception des sunnites.
Celles-ci ne peuvent pas avoir de propriétés, de publications ou de salariés, stipuler
des contrats, gérer des écoles. Missio reproche au gouvernement de l’AKP de ne pas
avoir fait preuve d’un réel engagement en matière de liberté religieuse.