La rencontre entre Benoît XVI et les gens du voyage, samedi au Vatican, marquera "une
étape historique" de l’attention que porte le magistère de l’Eglise envers ces minorités.
Le Père Gabriele Bentoglio sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale
des migrants et des personnes en déplacement tient à le souligner. Benoît XVI est
en effet le premier Pape à inviter officiellement au Vatican un aussi grand nombre
de Tsiganes. Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes
en déplacement, chargé de gérer l’événement en partenariat avec la Communauté de Sant’Egidio
et le Vicariat de Rome, table sur une présence de plus de 1’500 personnes, les deux
tiers d’entre elles venant d’Italie, et particulièrement de la région des Abruzzes.
D’autres viendront notamment de France. Paolo Ciani, de la communauté de Sant’Egidio
explique l’importance d’une telle rencontre au micro de Marie-Leïla Coussa
Une rencontre
dont l'importance dépasse les frontières du Vatican et de l'Italie. Pour le père Claude
Dumas, aumônier national des gitans et gens du voyage en France, lui-même originaire
du monde du voyage, cet évènement est un signe fort dans un contexte particulièrement
hostile envers ces populations Des propos recueillis
par Marie-Leïla Coussa
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Des Tsiganes de plusieurs ethnies,
venus de toute l’Europe, Roms, sinti, Manouches… effectueront un pèlerinage à Rome
le week-end prochain, à l’occasion du 150° anniversaire de la naissance d’un gitan
martyr de la foi, Zéphirin (Ceferino) Giménez Malla, fusillé sommairement par les
Républicains en 1936 en Espagne, au bord d’une fosse commune, pour avoir essayé de
défendre un prêtre et refusé de renier publiquement sa foi. Ceferino a été béatifié
par Jean-Paul II. Au cours de l’audience du 11 juin, le président du Conseil
pontifical pour les migrants, Mgr Vegliò, évoquera l’engagement grandissant des gens
du voyage au sein de l’Église où ils peuvent, selon lui, trouver un soutien dans une
existence souvent marquée par la marginalisation et la méfiance. La vie des gens du
voyage sera présentée au Pape par le biais de quatre témoignages, dont celui d’une
rescapée des camps de concentration nazis. Paul VI avait rencontré la communauté Tzigane
en 1965 à Pomezia, dans la région de Rome et à l’occasion du Jubilé de l’an 2.000,
Jean-Paul II avait demandé pardon pour les péchés commis par des fils de l’Église
à l’encontre des Tsiganes. Dans un communiqué, le Conseil pour les migrants salue
les initiatives lancées par des organisations nationales et internationales en vue
de favoriser l’intégration positive des Roms, le respect de leurs droits fondamentaux,
notamment dans le domaine de l’éducation, du logement et des soins médicaux. Il y
a actuellement environ 36 millions de Tsiganes dans le monde, dont 18 millions en
Inde, pays dont ils sont originaires, et entre 12 et 15 millions en Europe, en particulier
en Europe de l’Est.