La recherche sur l'embryon ne sera pas autorisée en France
Lors de l’examen en deuxième lecture du projet de loi de bioéthique, le Sénat français
a renoncé jeudi 9 juin à autoriser la recherche sur l’embryon. Le vote étant conforme
à celui des députés, il s’agit de la version définitive du texte, après de multiples
rebondissements. Cet article était l’un des plus débattus du projet de loi. Des chercheurs
réclamaient une autorisation encadrée. La discussion a été vive et tendue. L’amendement
de Jean-Claude Gaudin, président du groupe UMP, qui rétablit l’interdiction assortie
de dérogations a été adoptée in extremis à quelques voix près. D’autres points
importants ne devraient plus évoluer avant le vote définitif : l’élargissement du
cercle des donneurs vivants d’organes, le maintien de l’anonymat du don de gamètes,
l’interdiction du transfert d’embryon post-mortem et de la gestation pour autrui ;
le fait de réserver l’Assistance médicale à la procréation aux couples hétérosexuels. En
revanche, deux points importants font encore débat entre les deux assemblées et seront
examinés en commission mixte paritaire le 15 juin : le principe d’une révision de
la loi tous les cinq ans, rétabli par les sénateurs, et les conditions du diagnostic
prénatal.
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En prévision des débats, des associations s’étaient
mobilisées sur la question délicate de l'information systématique sur le dépistage
prénatal pour dénoncer la stigmatisation des personnes atteintes de trisomie 21 induite
par cette mesure. L’Eglise catholique a fait de nombreuses déclarations sur le
sujet Le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois
avait exprimé ses craintes quant à la gravité des options retenues par le texte dans
la version adoptée en première lecture et les risques majeurs qui pouvaient en découler
pour la société française et l’avenir de l’homme. Il avait rappelé les « enjeux de
civilisation », oubliés, selon lui, par les parlementaires dans la discussion sur
les lois de bioéthiques. Nous avions joint Mgr Bernard Podvin, porte-parole de
la Conférence des évêques de France 00:03:19:78
Le mois dernier nous
avions également interrogé Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, chargé de
la bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France, après les révisions
décidées par le Sénat 00:02:07:92