2011-06-07 18:37:54

Syrie : la fuite en avant de l'appareil sécuritaire


La France est prête à demander au Conseil de sécurité de l'ONU le vote d'une résolution condamnant la répression en Syrie, malgré la menace d'un veto russe. Pour le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, « Bachar al-Assad a perdu sa légitimité à la tête du pays » où « le processus de réformes est mort ». Alors que le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague laisse encore une chance à Bachar Al-Assad en affirmant qu’il doit faire des réformes ou partir.

Sur le terrain, le mouvement de contestation qui se poursuit depuis près de trois mois, aurait fait selon des ONG plus de 1.100 tués parmi les civils, dont des dizaines d'enfants. Mais les forces de sécurité seraient peut-être entrain de vaciller. Dimanche dernier dans le nord ouest du pays, des policiers auraient été tués pour avoir refusé de tirer sur des manifestants. Les autorités syriennes affirment, pour leur part, que 120 policiers ont été tués par des hommes armés non identifiés. Des renforts de l’armée ont été envoyés sur place et le sang pourrait bien encore couler.
Analyse d’un pays où l’appareil sécuritaire, cœur du pouvoir, est en train de basculer dans la fuite en avant, avec Peter Harling, directeur de projet à l’International Crisis Group, basé à Damas, interrogé par Olivier Bonnel RealAudioMP3

« Bouleversés » par les événements récents qui ont ensanglanté la Syrie, les jésuites présents dans le pays ont invité toutes les parties à rejeter la violence, dans un document signé à Damas le 3 juin dernier.
« Depuis quelques mois, surgissent dans notre pays, comme dans la plupart des pays arabes, des revendications de réformes des structures politiques et sociales », affirment-ils. « De telles revendications sont un droit légitime et reconnu pour tous, permettant à chaque citoyen d'être un acteur de la transformation de cette société ».
Malheureusement, estiment les jésuites, « c'est la confusion qui a pris le dessus, ouvrant la voie à la violence ». « Nous observons en ce moment des tentatives visant à fomenter des troubles et une guerre confessionnelle qui mèneraient à l'effritement de notre société », affirment-ils.
Ils déplorent aussi des « événements sanglants dont l'intensité, la dureté et la violence augmentent de semaine en semaine, et qui font des victimes innocentes ». Face à cela, « nous ne pouvons que pousser un cri d'appel à la conscience de nos concitoyens, quelle que soit leur appartenance ».
Tout en rappelant l'importance de « la liberté d'expression » et de « la liberté d'opinion », ils rappellent que « la véritable paix nationale ne peut pas se construire par le rejet d'une partie de la population contre une autre ; elle suppose tout au contraire une véritable vie en commun ».
Pour dépasser cette « situation douloureuse » et « aboutir à une tentative de dialogue sincère entre toutes les parties », les Jésuites en Syrie invitent à la confiance et à l'écoute. Ils invitent néanmoins à ne pas se laisser entraîner « par différents canaux d'informations tendancieuses ». «Le chrétien adulte est un acteur efficace dans la constitution d'une opinion publique modérée, condition essentielle pour une réforme réussie », affirment-ils.
Rejeter la violence
« Nous appelons les Syriens de tous bords à se mobiliser sans tarder pour construire un dialogue national sincère en vue d'une issue à cette crise ».
« Nous refusons, affirment-il enfin, d'entrer dans le cercle vicieux qui engendre la peur de l'autre et étouffe toutes les bonnes intentions qui cherchent à édifier la patrie ». « Chaque croyant doit purifier son coeur du mépris et de la haine ainsi que de la peur qui justifierait pour lui l'appel à l'usage de la violence ». Il doit être « un élément efficace dans la réalisation de l'unité nationale ».








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