La Méditerranée continue d'engloutir des êtres humains et leurs espoirs
Caritas lance un nouvel appel aux Institutions européennes pour qu’elles trouvent
une solution efficace au grave problème de l’immigration, après le naufrage au large
des côtes tunisiennes d’un bateau de migrants qui tentaient de rejoindre l'île italienne
de Lampedusa. Pour Caritas, le dispositif Frontex ne suffit pas. L'Union européenne
doit mettre en place une politique coordonnée et commune visant à résoudre en amont
les problèmes qui provoquent ces flux migratoires. De son côté, l’Osservatore
romano, le journal du Vatican, commente avec des accents dramatiques cette énième
tragédie de l’immigration. Des tragédie de plus en plus fréquentes depuis le début
de la guerre en Libye. Avec ces immigrés, c'est l'espérance qui se noie en Méditerranée.
Ce phénomène devrait encore s’intensifier avec la belle saison. Les risques sont énormes
pour ceux qui se résignent à voyager à bord d’embarcations de fortune et à l’arrivée
les structures d’accueil sont insuffisantes.
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Toujours au
chapitre de l'immigration, le président du Conseil pontifical pour les migrants a
pellé l’Europe à favoriser l’intégration des immigrés sans pour autant occulter ou
renier ses racines chrétiennes. Dans une intervention à l’occasion d’une conférence
internationale à Budapest, organisée par la présidence hongroise de l’UE, Mgr Vegliò
a estimé que la diversité culturelle était une richesse, qu'il était important de
favoriser l’accueil, la coopération, le respect, de combattre la peur et l’indifférence,
que l’immigration ne devait pas être perçue comme une menace contre l’identité d’une
société. Mais - a-t-il averti - intégrer ne veut pas dire assimiler. L’intégration
suppose une connaissance des autres cultures dépourvue de préjugés. D'un autre côté,
la tolérance ne doit pas être confondue avec l'acceptation passive de tous les styles
de vie et avec le refus d’émettre tout jugement. Et Mgr Vegliò de reprocher à
l’Europe d’avoir, sous prétexte d’établir un dialogue constructif avec les immigrés,
occulté les principes et les valeurs qui ont marqué sa naissance et qui l’ont modelée.
Du coup, ceux qui viennent d’un autre contexte culturel ont du mal à établir un dialogue
avec une société qui semble dépourvue de visage et d’histoire, une terre sans principes
communs ni valeurs fondamentales. Les pays d’accueil comme les immigrés doivent être
prêts à parcourir des chemins de dialogue et d’enrichissement réciproques.