Malgré l'opposition de l'Eglise, les Maltais disent "oui" à la légalisation du divorce
Les Maltais se prononcent en faveur d’une législation sur le divorce. Le Premier ministre
maltais a pris acte, ce dimanche 29 mai, du referendum à valeur consultative de samedi.
« Ce n’est pas le résultat que je souhaitais, a affirmé Lawrence Gonzi, mais la volonté
du peuple doit être respectée ». Ainsi à La Valette, le parlement devra préparer une
loi spécifique autorisant le divorce dans ce petit pays, le dernier de l’Union européenne
où il est encore interdit.
Actuellement, les Maltais peuvent légalement se
séparer, mais se remarier est extrêmement difficile puisqu’il faut annuler la première
union, une procédure longue et rarement prononcée. Avec ce vote, les Maltais affirment
leur volonté d’offrir « la possibilité de divorcer aux couples mariés qui sont séparés
depuis quatre ans, quand il n’y a pas de probabilité raisonnable de réconciliation
et quand le bien-être des enfants est assuré ».
A trois jours du vote, le 25
mai dernier, les évêques de Malte avaient dit espérer, dans une lettre pastorale,
que l’issue du vote soit « guidée par la Parole de Dieu ». Or, affirmaient-ils, «
les enseignements évangéliques ne laissent aucun doute sur le fait que le divorce
est une mauvaise solution, sur lequel aucune société stable en peut être construite
». Dans ce message, les évêques revenaient également sur le fond : « L’Eglise a toujours
eu au cœur le mariage et la famille. Et aujourd’hui, dans la société chacun s’accorde
sur la nécessité de soutenir cette institution. C’est le noyau naturel et essentiel
pour qu’une personne puisse naître et grandir dans une atmosphère d’amour et construire
ainsi une société stable. (...) Le mariage, qui va de pair avec la dignité de l’être
humain doit être par nature un lien indissoluble ». Enfin, l’Eglise maltaise appelait
les citoyens, à 95 % catholiques, à aller voter ; « une obligation morale encore plus
importante lorsqu’elle concerne une décision qui regarde des valeurs que nous ne pouvons
réfuter, comme l’indissolubilité du mariage ». Ce dimanche, le taux de participation
au vote n’était pas encore connu.