Les évêques italiens fustigent la classe politique

La lutte contre la pédophilie au sein du clergé mais aussi et surtout le marasme sociopolitique de l’Italie sont au cœur des débats de l’assemblée générale des évêques italiens réunie cette semaine au Vatican. En ouverture des travaux lundi soir, le cardinal Bagnasco a prôné l’intransigeance en matière de pédophilie et appelé de ses vœux l’émergence d’une nouvelle classe politique.
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Un discours d’ouverture sous forme de réquisitoire : le président de la Conférence épiscopale qualifie sévèrement les politiques italiens de bagarreurs et irresponsables, il fustige leurs radotages et leurs invectives incessantes qui épuisent la nation. Le cardinal Bagnasco qui a reçu ces jours derniers le soutien du Pape met en garde contre toute généralisation injuste et inacceptable, mais il constate avec amertume la lassitude des italiens et leur désaffection. Le pays – dit-il - a besoin de bon sens, de paix sociale, d’efficacité. Un pays qui a du mal à sortir de la crise, où un habitant sur 4 est touché par la pauvreté et l’exclusion sociale. Le président de la Conférence épiscopale ne ménage pas non plus les médias complaisants qui ne pensent qu’à aiguiser les polémiques, et les médias l’opposition qui entretiennent le défaitisme. Il dénonce l’individualisme généralisé et le péché que constitue l’évasion fiscale. L’Église italienne souhaite l’émergence d’une nouvelle génération de politiques consciencieux et l’élaboration de projets concrets pour le bien de tous. Parmi les dossiers prioritaires : la bioéthique, la famille, l’éducation et surtout l’emploi… Le cardinal Bagnasco a lancé un appel pressant aux chefs d’entreprises, aux banques et aux syndicat. Il est temps, selon lui, que puisse s’exprimer la partie saine du pays. L’Église est confiante et c’est pour cela qu’elle a voulu s’associer, en dépit de tout, aux célébrations de l’unité italienne.
Les évêques italiens retrouveront Benoît XVI dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure, le 26 mai en fin d’après-midi. A l’occasion du 150e anniversaire de l’Unité italienne, ils réciteront la prière du chapelet pour un acte de consécration du pays à la Vierge.
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Autre dossier dramatique la pédophilie dans l'Église : quelques jours après l’arrestation, dans son propre diocèse, d’un curé de paroisse accusé de violences sexuelles contre un mineur, le cardinal Bagnasco a parlé d’urgence épouvantable, de tourment indicible et d’humiliation totale. "Nous ne pouvons pas transiger sur l’intégrité de nos prêtres, quel qu’en soit le prix", a lancé l’archevêque de Gênes.
Immigration, enfin : le président de la Conférence épiscopale italienne a pointé du doigt l’attitude de l'Europe dans ce dossier. On trouve de l’argent pour les missiles et une entente politique pour attaquer la Libye, a-t-il relevé - mais on ne fait rien pour aider les immigrés. Les pays membres d'une coalition militaire - a-t-il encore estimé - devraient également partager la prise en charge des conséquences humanitaires de tout conflit armé.