Pédophilie dans l'Église. Le Vatican passe à la vitesse supérieure
Le Vatican est passé à la vitesse supérieure dans la lutte contre la pédophilie dans
l’Église. Dans une lettre circulaire, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi exhorte
les épiscopats à collaborer avec la justice civile et à mettre au point des programmes
de prévention, de formation des séminaristes et de formation permanente du clergé.
Les Conférences épiscopales ont un an pour élaborer des lignes directrices. Objectif
: venir en aide aux victimes, coopérer avec la justice et prévenir de tels crimes,
dans les divers contextes nationaux. Tous dans l’Église sont invités à suivre l’exemple
du Pape, à écouter les victimes, à leur offrir une assistance spirituelle. Si le droit
canon est en désaccord avec l’enquête civile, les évêques donneront la priorité à
cette dernière. Le but est d’affronter le problème sans tarder et de manière efficace
grâce à des indications claires. L’Église – souligne la circulaire – a le devoir de
donner une réponse adéquate. C’est un tournant voulu par Benoît XVI lui-même. Le
Directeur du bureau de presse du Saint-Siège, le Père Lombardi a souligné combien
cette directive donnait aux évêques -et aux supérieurs d'ordres religieux - une responsabilité
juridique fondamentale dans la lutte contre la pédophilie. Certains épiscopats, a
précisé le Père Lombardi, comme ceux des pays anglophones et d'Allemagne, ont déjà
publié de nombreuses directives, alors que d'autres doivent encore tout faire. Et
d’ajouter que des aspects comme celui des dédommagements ne pouvaient être abordées
précisément dans cette lettre, car ils doivent être réglée entre autorités civiles
et ecclésiales des pays, en vertu des législations. Écoutez l’éclairage de Jean
Werckmeister, professeur de Droit Canonique à la faculté de Théologie Catholique de
Strasbourg interrogé par Marie-Leïla Coussa
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Le Vatican prend à bras le corps le dossier de la pédophilie.
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi demande à toutes les Conférences épiscopales
du monde de préparer, d'ici mai 2012, des “Directives” pour traiter des cas d'abus
sexuels sur des mineurs commis par des membres du clergé, diocésain et religieux.
Pour les aider dans ce travail, la Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi, le cardinal William Levada a rédigé une lettre circulaire. Objectif : uniformiser
les comportements des autorités ecclésiastiques des différents pays en garantissant
la cohérence au niveau de l'Eglise universelle. Le texte insiste notamment sur
la coopération avec les autorités civiles. Il rappelle que l’abus sexuel de mineurs
n’est pas seulement un délit au plan canonique. C’est aussi un crime qui fait l’objet
de poursuites au plan civil. Bien que les rapports avec les autorités civiles diffèrent
selon les pays, il est cependant important de coopérer avec elles dans le cadre des
compétences respectives. En particulier, on suivra toujours les prescriptions des
lois civiles en ce qui concerne le fait de déférer les crimes aux autorités compétentes,
sans porter atteinte au for interne sacramentel. Cette coopération ne se limite pas
aux seuls cas d’abus commis par les clercs ; elle concerne également les cas d’abus
impliquant le personnel religieux et laïc qui travaille dans les structures ecclésiastiques. Le
texte rappelle par ailleurs que la responsabilité du traitement des cas d’abus sexuels
sur des mineurs est d’abord du ressort des Évêques ou des Supérieurs majeurs. Si l’accusation
paraît vraisemblable, l’Évêque, le Supérieur majeur ou leur délégué doivent procéder
à une enquête préliminaire. Si l’accusation est jugée crédible, le cas doit être déféré
à la CDF, Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Après l’avoir examiné, la CDF indiquera
à l’Évêque ou au Supérieur majeur les pas ultérieurs à accomplir.