Pédophilie dans l'Église : le Vatican publie de nouvelles directives
Le Vatican publiera, ce lundi 16 mai, des instructions pour la lutte contre la pédophilie
dans l’Église. Un document très attendu, destiné aux conférences épiscopales, a été
mis au point par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il s’agira d’une Lettre
circulaire dont l’objectif est d’aider les épiscopats à élaborer des lignes directrices,
rigoureuses, cohérentes et efficaces, pour le traitement des cas d’abus sexuels sur
des mineurs commis par des clercs. Ces directives et recommandations visent par ailleurs
à favoriser une uniformisation de la ligne de conduite des conférences épiscopales,
conformément à la politique de tolérance zéro prônée par Benoît XVI. Le texte en
sept langues sera assorti d’une synthèse préparée par le Bureau de presse du Saint-Siège.
Parmi les points essentiels du combat contre la pédophilie dans l'Église, figurent
la collaboration avec la justice civile, l’écoute des victimes, la protection des
enfants et des jeunes, la sélection et la formation des futurs prêtres et religieux.
La circulaire publiée ce lundi 16 mai pourrait apporter des précisions à ce propos.
Ce texte sort alors que de nombreux épiscopats sont toujours confrontés à des
scandales de pédophilie. Au Chili, un prêtre accusé d’abus sexuels sur trois élèves,
dans un collège privé dont il était le recteur, a été placé en détention préventive.
Un autre a tenté de mettre fin à ses jours. Le mois dernier, l’épiscopat chilien avait
demandé pardon pour son manque de réactivité. Tandis qu’en Italie, l’archevêque
de Gênes, le cardinal Bagnasco a suspendu un curé de paroisse arrêté pour violence
sexuelle sur mineur. Dans son rapport annuel publié le 13 mai, Amnesty International
consacre pour la première fois un chapitre spécifique au Vatican lui reprochant de
ne pas avoir « suffisamment respecté ses obligations internationales sur la protection
des enfants » et dénonçant « l'incapacité persistante de l'Église catholique à faire
face aux crimes de pédophilie de manière appropriée». L’organisation de défense des
droits de l’homme note que le Pape a reconnu ces abus lors de ses visites dans des
pays concernés, mais regrette que la loi canonique «ne comporte par d'obligation pour
les autorités ecclésiastiques d'informer les autorités civiles en vue d'une enquête
criminelle».