Dossier : Le spectre de Ben Laden envenime les relations américano-pakistanaises
Ce vendredi 13 mai, un premier acte de représailles a été commis après l’élimination
d’Oussama Ben Laden. Au Pakistan, il aura fallu 11 jours aux islamistes locaux pour
organiser leur vengeance. A Shabqadar, dans le nord ouest du pays, 2 kamikazes à moto
ont fait exploser leurs bombes. La première a touché un groupe de cadets de la police
qui partaient en permission. La seconde a, elle, explosé à l’arrivée des secours sur
place. Au moins 80 personnes ont perdu la vie. 40 personnes sont entre la vie et la
mort. Il y aurait enfin une centaine de blessés. La mort d'Oussama Ben Laden a
donc provoqué l'ire des talibans pakistanais, mais également envenimé les relations
entre les Etats Unis et le Pakistan, déjà clairement refroidies par les tirs meurtriers
de drones américains dans le nord du pays. A demi mots, l’armée pakistanaise a été
accusée de n’avoir pas fait assez pour traquer le chef présumé d'Al Qaïda. Pire, l'allié
de Washington dans la lutte contre le terrorisme pourrait avoir trahi au profit des
mouvances islamistes. Ce vendredi, signe évident du mécontentement des militaires
pakistanais, le n° 2 de l’armée pakistanaise a annulé sa visite à Washington. L’analyse
de Jean-Luc Racine, chercheur au CNRS, spécialiste du Pakistan Des
propos recueillis par Marie-Agnès Georges