L'éviction de Bachar al-Assad est-elle inévitable ?
Le mouvement de contestation ne fléchit pas en Syrie où les militants ont annoncé
la poursuite de la révolution. Les manifestations prennent de l'ampleur chaque jour
et la répression violente se poursuit. Des ONG évoquent un bilan de quelque 600 morts
depuis le 15 mars, tandis que le nombre de personnes détenues ou disparues pourrait
dépasser les 8.000. A l’université de Damas, 150 étudiants ont observé un sit-in de
solidarité avec Deraa, épicentre de la contestation, assiégée depuis une semaine.
Ils ont été dispersés par les services de sécurité. La contestation a gagné Alep,
la deuxième ville du pays, jusque-là très peu touchée par le mouvement. La France
a recommandé à ses ressortissants de quitter le pays. Le ministre français des Affaires
étrangères Alain Juppé a indiqué que l’Union européenne mettait au point des sanctions
ciblées sur un certain nombre de personnalités et que la France souhaitait que Bachar
al-Assad soit sur cette liste. Washington pour sa part a dénoncé « une vaste campagne
d'arrestations arbitraires » et « des mesures franchement barbares qui s'assimilent
à la punition collective de civils innocents ». En revanche, l’évêque d’Alep, Mgr
Antoine Audo, a réaffirmé que les chrétiens syriens soutenaient le régime. Selon lui,
il ne s’agit pas de répression. La police ne fait que se défendre. De nombreux membres
des forces de l’ordre ont été tués par les manifestants, qui, toujours selon Mgr Audo,
viendraient de l’étranger, ou seraient manipulés par des intérêts étrangers. 90% de
la population – estime-t-il encore – soutient Bachar al-Assad. Hélène Destombes
fait le point