L'ancien évêque de Bruges ne mesure pas la gravité de ses actes pédophiles
Il y a un an, Roger Vangheluwe, démissionnait de sa charge d’évêque de Bruges, à cause
de faits de pédophilie dont il s’est rendu coupable durant des années. Récemment contraint
par le Vatican à quitter la Belgique et à suivre un traitement psychologique et spirituel,
l’ancien évêque a donné une interview controversée à la chaîne de télévision commerciale
belge VT4. Il y reconnaît avoir en réalité abusé de deux de ses neveux, et non pas
d’un seul. Mais surtout le prélat semble ne pas avoir pris toute la mesure de la gravité
de ses actes, niant être pédophile, et ne semblant pas envisager son retour à l’état
laïc. Cette interview a provoqué une avalanche de réactions scandalisées, notamment
celle du ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, qui a appelé l'Eglise "à adopter
les mesures qui s'imposent pour mettre fin au comportement irresponsable de l'ex-évêque",
jugeant "particulièrement déplacé" son déballage télévisé, qui représente une "gifle
à ses victimes". Les évêques belges ont eux aussi réagit et exprimé toute leur
désapprobation dans un communiqué. En voici le texte intégral : “ Nous tenons à
exprimer notre stupéfaction face à l’interview donnée par Roger Vangheluwe aux chaînes
commerciales VT4 e VTM, le soir de ce jeudi 14 avril et souhaitons expressément nous
en distancier. Nous sommes extrêmement choqués de la manière dont il minimalise et
excuse les faits commis et les conséquences pour les victimes, leur famille, les croyants
et plus largement toute la société. C’est inacceptable. Roger Vangheluwe ne semble
toujours pas mesurer l’extrême gravité de ses actes. Cette interview ne correspond
aucunement à ce qui lui a été demandé par Rome. Nous lui faisions confiance concernant
son retrait dans le silence à l’étranger en vue d’une réflexion sur ses actes et du
suivi du traitement spirituel et psychologique imposé par Rome. Cette interview
est extrêmement blessante pour les victimes, leur famille et tous ceux qui sont confrontés
à la problématique de l’abus sexuel. Pour les fidèles aussi, elle est une gifle. Tout
comme nous, ils sont indubitablement désespérés et déconcertés. Le ton de l’interview
est en totale contradiction avec les efforts entrepris ces derniers mois pour prendre
au sérieux la problématique de l’abus sexuel, écouter les victimes et déterminer les
mesures adéquates.”
Le Saint-Siège a également réagi à la mi-journée pour apporter
son soutien à l'Église de Belgique en se disant conscient de la gravité de la situation.
Voir le communiqué ci-dessous
Réponse du Père Lombardi, Directeur de
la Salle de Presse du Saint-Siège, aux questions des journalistes à propos de l’interview
accordée par l’ancien évêque de Bruges, en Belgique, Mgr Vangheluwe : « La déclaration
des évêques belges exprime de manière efficace les sentiments de stupeur et de préoccupation
suscités par l’interview accordée par l’ancien évêque de Bruges, Mgr R. Vangheluwe.
De son côté le Saint-Siège suit attentivement la situation, en étant conscient de
sa gravité et rassemble les éléments nécessaires en vue d’une évaluation approfondie
».