Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi dans sa résidence
d'Abidjan. Il se trouverait actuellement avec son épouse à l'hôtel du Golf, le quartier
général d’Alassane Ouattara. Les circonstances de cette arrestation restent encore
floues. Selon l’AFP, il a été arrêté par les forces de son rival et non par les forces
spéciales françaises qui ne sont pas rentrées dans l'enceinte de sa résidence. L’Élysée
a annoncé que le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy avait eu un long entretien
téléphonique avec Alassane Ouattara, peu après l'arrestation de son rival Laurent
Gbagbo. Pour sa part, le secrétaire d'État américain Hillary Clinton a estimé que
l'arrestation de Laurent Gbagbo envoie un "signal fort" à tous les dictateurs qu'ils
ne peuvent pas "mépriser" en toute impunité la voix de leurs peuples.
A Abidjan,
la nonciature apostolique se trouve à environ 200 mètres du palais présidentiel. Le
Nonce, Mgr Ambrose Madtha est toujours à son poste ainsi que le personnel de la nonciature.
Interrogé par l’agence vaticane Fides, il a confirmé l’assaut contre la résidence
de Gbagbo menée par les hélicoptères de l’ONU et les forces françaises de l’opération
Licorne. Les paroisses de la ville accueillent des milliers de déplacés. La situation
humanitaire est très grave. Le Saint-Siège, de son côté, ne se prononce pas sur
le résultat de l'élection présidentielle de novembre 2010, qui a plongé la Côte d'Ivoire
dans la guerre. Le cardinal Peter Kodwo Turkson l’a précisé devant les journalistes
ce lundi à la mi-journée. Rentré à Rome après avoir tenté en vain d’entrer en Côte
d’Ivoire pour remettre un message du Pape à Laurent Gbagbo et à Alassane Ouattara,
le président du Conseil pontifical Justice et Paix a estimé que la question la plus
urgente était d’assurer l’intégrité du pays et de protéger la population. Le cardinal
Turkson a par ailleurs réaffirmé que le conflit n’était pas interreligieux, contrairement
à ce que voudraient faire croire certaines accusations réciproque des deux camps.
Benoît XVI avait nommé un émissaire pour une mission de pacification et de dialogue
afin d'éviter de nouvelles effusions de sang. Le cardinal Turkson nous avait livré
samedi son sentiment sur la situation.Écoutez Des propos recueillis
par Marie Duhamel