Elections au Pérou, sur fond de croissance record et d'inégalités sociales
Ollanta Humala, un ancien militaire au discours de gauche, nationaliste et un brin
populiste, est le favori dimanche au Pérou du premier tour d'une élection présidentielle,
indécise comme jamais et dont l'enjeu majeur est le partage d'une croissance record. Près
de 20 millions de Péruviens doivent désigner un successeur à Alan Garcia, de centre-droit,
vainqueur il y a cinq ans sur Humala. Mais comme en 2006, ce-dernier risque de
buter au second tour le 5 juin sur un adversaire plus consensuel, moins intimidant
pour la classe moyenne. Les Péruviens ont le choix : Alejandro Toledo, qui fut en
2001 le premier président indien du pays, Keiko Fujimori, fille de l'ancien chef d'Etat
aujourd'hui emprisonné, et Pedro Kuczynski, ex-financier de Wall Street. Presque
9 % de croissance en 2010 donc, mais une société inégalitaire, à la traîne en matière
d'éducation, de salaires, d'infrastructures. Ecoutons Bertha Cavaillès, du groupe
de recherche amérique latine à Toulouse.
Et pour le
prochain président du Pérou, un autre défi de taille, mais survolé en campagne électorale:
le trafic de drogue, dont le pays andin est en passe de devenir le premier producteur
mondial. Pour Marco Rodriguez, du Collectif de Péruviens en France, pas étonnant vu
les collusions entre les cartels, les politiques et la police.