En France, l’UMP va lancer son débat sur la laïcité ce mardi après-midi. Un débat
qui ne cesse de susciter des polémiques, la dernière en date après les propos tenu
par le ministre de l’intérieur lundi. Claude Guéant avait déclaré que « l'accroissement
du nombre des fidèles » de la religion musulmane et « un certain nombre de comportements
» de ces fidèles « posent problème ». L'association SOS Racisme a annoncé qu'elle
allait porter plainte contre le ministre. A gauche, on accuse l’UMP de chasser sur
les terres de l’extrême droite à un an de la présidentielle. Au terme de ce débat
26 propositions sur la laïcité seront présentées. Mais la loi de 1905 ne devrait pas
être modifiée. Pour Jean-Pierre Machelon, juriste et doyen de la faculté de droit
à l’Université Paris-Descartes, cette loi n’a pas non plus vocation à rester immuable.
Des propos recueillis
par Thomas Chabolle.
Dans son discours d'ouverture à l'Assemblée plénière des
Évêques de France réunie à Lourdes à partir de ce mardi, le Cardinal André Vingt-Trois
a réaffirmé ses « réserves devant un nouveau débat dont les risques ne sont pas minces
», notamment celui « d'aboutir au refus de toute expression religieuse dans notre
société ». La Conférence des évêques de France ne participe pas au débat sur la
laïcité et l'islam, mais est représentée par un observateur. Mgr Vingt-Trois souligne
par ailleurs que « dans une société marquée par une sorte de peur, tout contribue
à chercher les protections maximales, quoi qu'il en soit des dangers réels ». «
Dans une période préélectorale, -et qui devient de plus en plus électorale tout court-,
cette peur latente et diffuse peut devenir un levier démagogique puissant, surtout
quand l'apparence tient lieu de réalité et la formule de raisonnement » souligne le
président de la conférence des évêques de France. « Non seulement il (le débat)
risque de cristalliser les malaises devant un certain nombre de pratiques musulmanes
minoritaires, mais, paradoxalement, il risque aussi d’aboutir à réduire la compréhension
de la laïcité à sa conception la plus fermée : celle du refus de toute expression
religieuse dans notre société ».