Libye : l'aide humanitaire a du mal à être acheminée
La situation reste incertaine en Libye, plus de deux semaines après le début de l'intervention
internationale. L'Otan a pris en main les opérations jeudi, et Washington, qui avait
prévu de retirer ses avions de combat et ses missiles Tomahawk du théâtre des opérations
dès ce week-end, a accepté de les maintenir jusqu'à lundi soir. Dimanche, d'intenses
combats ont opposé rebelles et forces loyales au président Khadafi aux portes du site
pétrolier de Brega situé à 800 km à l'est de Tripoli. L’armée du dirigeant libyen
résiste sur le terrain mais le régime connait des défections et des revers politiques
et diplomatiques. A Misrata, où les rues sont jonchées de cadavres, les hôpitaux ne
peuvent plus faire face à l'afflux de blessés. Les organisations humanitaires demandent
toujours un accès plus large aux zones de combats. Christian Cardon, porte parole
du Comité International de la Croix Rouge, répond aux questions de Mathilde Auvillain
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le communiqué du Secours catholique - Caritas France. L'organisation s'engage
sur un programme d'assistance aux migrants Suite à l’aggravation de la situation
en Libye et face à l’afflux de populations aux frontières du pays, le Secours Catholique
– Caritas France, en lien avec Caritas Tunisie et d’autres partenaires du réseau,
a rapidement dépêché une mission d’évaluation dans le camp de Choucha à la frontière
tunisienne. L’association s’engage sur un programme d’urgence d’un mois ciblant 18
000 personnes. Dans le cadre de la réponse du Secours Catholique-Caritas France
à la crise humanitaire à la frontière entre la Libye et la Tunisie, un programme d’un
mois a été établi à partir du recensement des besoins fait par l’équipe présente sur
place. Ce projet, axé sur la protection des personnes affectées par le conflit vise
à mettre en place dans le camp de Choucha, un centre de conseil, d’information et
d’orientation pour les migrants fuyant la Libye. Ce dispositif, piloté par le Secours
Catholique-Caritas France en partenariat avec le Centre des Migrants de Caritas Liban,
permet un travail de médiation culturelle et d’accompagnement personnalisé des migrants,
notamment les plus vulnérables (mineurs, victimes de trafic, de violences, femmes
maltraitées,…). Il s’agit d’identifier leurs besoins spécifiques avant leur rapatriement
pour préparer au mieux leur retour dans leur pays d’origine mais aussi de leur fournir
des informations relatives aux procédures d’enregistrement et aux services spécialisés
disponibles au sein du camp. Ce centre a également pour mission la prévention et la
résolution des conflits dans le camp ou les tensions montent au fur et à mesure que
l’impatience s’accroît. Au-delà de cette période d’urgence, le Secours Catholique-Caritas
France restera engagé dans la durée aux côtés des populations victimes de cette crise
en gardant une attention particulière à la situation des migrants, en particulier
sub-sahariens.
En Libye l’enlisement semble la seule issue au conflit. Tour
à tour, les forces du colonel Khadafi et les insurgés perdent et reprennent des positions
stratégiques. Pendant ce temps les raids aériens de la coalition internationale continuent.
Mais pour la France et les Etats-Unis ce n’est peut être pas suffisant car les deux
pays ont évoqué il y a deux jours la possibilité d’armer les rebelles. L’Otan s'y
est toujours opposé. Barah Mikail, directeur de recherches Afrique du Nord à la Fondation
pour les Relations Internationales et le Dialogue Extérieur (FRIDE), revient sur les
conséquences hypothétiques d’un armement des insurgés L'Alliance atlantique,
d'un centre régional de l'Otan à Naples sous commandement du général canadien Charles
Bouchard, a donc désormais la responsabilité des opérations militaires. Nom de l’opération
: Protecteur unifié. Un nom bien mal choisit lorsqu’on connait les dissensions qui
règnent au sein de la coalition multinationale. L’analyse de Jean-Vincent Brisset,
directeur de recherche à l’IRIS. Il est interrogé
par Thomas Chabolle.