Crise libyenne. Le Saint-Siège souhaite la fin des hostilités
Le Saint-Siège était représenté à la conférence de Londres sur la Libye par le nonce
apostolique au Royaume Uni. Avant l'ouverture de la conférence, Mgr Antonio Mennini
avait indiqué qu’il répercuterait à cette occasion l’appel lancé par le Pape dimanche
à l’Angélus. Le Saint-Siège invite les parties concernées à soutenir même le plus
faible signal d’ouverture et de volonté de réconciliation entre les belligérants et
à rechercher des solutions pacifiques, durables et justes. Il est urgent, souligne
Mgr Mennini, de rétablir des conditions de sécurité pour les populations éprouvées.
Le nonce espère que le projet italo-allemand soit soutenu afin de trouver une issue
à ce conflit, car si la guerre devait se prolonger, elle pourrait avoir des conséquences
imprévisibles. Le Pape est préoccupé pour les populations civiles ; conformément à
sa vocation, il se fait l’interprète des aspirations les plus profondes de la famille
humaine ; aspirations à l’unité fondée sur la paix, la justice, les rapports d’amitié
et de fraternité. Pour le Saint-Siège, en clair, il faut au plus vite mettre un terme
aux affrontements armés et préparer une feuille de route pour rétablir la paix et
protéger les populations civiles, victimes de toutes sortes d’abus. Selon Mgr Mennini,
l’Église catholique en Libye a un rôle à jouer dans ce processus. L'Église catholique
opte donc pour une solution diplomatique et pour une paix négociée. Cependant pour
l'Osservatore romano, le journal du Vatican, il ne fait aucun doute que Khadafi a
perdu toute légitimité et qu’il doit donc abandonner le pouvoir immédiatement. Le
nonce apostolique participait à la conférence de Londres en qualité d’Observateur.
La conférence internationale de Londres a convenu d'établir officiellement un
"Groupe de contact" politique sur la Libye dont la prochaine réunion aura lieu au
Qatar, dans son communiqué final diffusé par le ministère britannique des Affaires
étrangères.
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Au lendemain des premiers bombardements de la
coalition occidentale sur la Libye, Benoît XVI avait appelé les responsables politiques
et militaires à se préoccuper avant tout de la sécurité des citoyens et à garantir
l’accès aux secours humanitaires. A l’angélus du 27 mars, le Pape a souhaité un cessez-le-feu
et invité à entamer immédiatement un dialogue, souhaitant que la diplomatie agisse
avec tous les moyens dont elle dispose. Des propos salués par le vicaire apostolique
de Tripoli, Mgr Martinelli 00:01:30:89
Dans un communiqué, les
évêques catholiques d'Afrique du Nord se montrent contraires à l'offensive militaire
internationale. A propos de la Libye, ils affirment ainsi que la guerre ne résout
rien, que quand elle éclate, elle est aussi incontrôlable que l’explosion d’un réacteur
nucléaire ; ils s’associent à l’appel lancé par le Pape le 27 mars à l’Angélus et
souhaitent que soit trouvée une solution justice et digne pour tous à ce douloureux
conflit. Les premières victimes – soulignent-ils – sont toujours les plus pauvres
et les plus défavorisés. Qu’on le veuille ou non, une guerre au Proche-Orient ou au
Maghreb sera toujours interprétée comme une « croisade », avec des répercussions inévitables
sur les relations entre chrétiens et musulmans. Les évêques de la CERNA, Conférence
épiscopale d’Afrique du Nord, demandent une médiation diplomatique et lancent un appel
à l’aide humanitaire. Marie-Leïla Coussa a interrogé le président de la CERNA,
Mgr Vincent Landel, évêque de Rabat, au Maroc