2011-03-21 18:53:03

Opération en Libye : ingérence ou devoir de protection ?


Le Vicaire apostolique de Tripoli se méfie des européens mais il a confiance dans la sagesse africaine pour sortir de la crise libyenne. Mgr Martinelli ne cesse de dire à ceux qui veulent bien l’entendre qu’on ne résoudra rien avec des bombes. Il mise plutôt sur une médiation de l’Union africaine. Il y a aussi le drame des réfugiés africains qui frappent à la porte de l’Église dans l’espoir qu’elle puisse les aider à gagner l’Europe. C
es jours derniers, l'Osservatore romano a critiqué l’opération militaire internationale en Libye pointant du doigt la confusion et les divisions de la coalition ainsi que la hâte et le manque de coordination. Sur le banc des accusés : la France. Pour le journal du Vatican, c’est la preuve que Paris a agi pour des motifs politiques et pas pour des raisons humanitaires. A Tripoli, Mgr Martinelli renchérit en affirmant qu’il n’a pas peur des bombes mais d’une impasse.
Le Saint-Siège a adopté une attitude prudente depuis le début de la crise libyenne, face à la complexité de la situation mais aussi pour ne pas exposer la petite communauté catholique locale aux risques de représailles.
Éclairage Romilda Ferrauto RealAudioMP3

Dimanche, Benoît XVI a fait part de sa vive appréhension ; il a indiqué qu’il priait pour tous ceux qui sont touchés par la situation dramatique de la Libye et il a adressé un appel pressant à tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires afin qu’ils aient à cœur avant tout l’intégrité et la sécurité de la population et qu’ils garantissent l’accès aux secours humanitaires. Le Pape s’est dit proche des libyens, il demande à Dieu qu’un horizon de paix et de concorde se lève au plus vite sur la Libye et toute l’Afrique du Nord. Mais il ne s’est pas prononcé de manière explicite sur la légitimité de l’opération militaire déclenchée le 18 mars
Mais la doctrine de l’Église catholique défend le devoir d’ingérence, sous certaines conditions. Lors de son discours aux Nations Unies, le 18 avril 2008, Benoît XVI avait clairement exposé le principe de protection.
Écoutez un extrait de son discours à ce propos RealAudioMP3

Au sein même de la Curie romaine, des voix s'élèvent pour saluer l'intervention internationale. C'est le cas du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens RealAudioMP3

Dans les rangs de la communauté catholique, beaucoup regrettent en revanche que l’on n’ait pas donné une chance à la voie diplomatique. Ainsi Monseigneur Arnaud Gorgemans, président de la Commission Justice et paix de la Conférence des évêques de Belgique aurait souhaité plus de dialogue avant de faire parler les armes. Quant à se positionner pour ou contre une intervention militaire, le choix est pour lui difficile. Il a accepté de répondre aux questions de Marie Agnès Georges RealAudioMP3

Pas moins de 1470 migrants sont arrivés à Lampedusa (Italie) au cours des dernières 24 heures, indiquent à la MISNA des sources du Commandement général des capitaineries d’Italie, qui précisent que les autorités ont dû procéder à 13 interventions pour porter secours aux passagers d’embarcations en situation critique.

Ces nouvelles arrivées portent à 4800 le nombre de Nord-africains présents à Lampedusa, soit à peine un peu moins que les habitants de l’île. La surpopulation du centre d’accueil local – normalement prévu pour n’accueillir que 800 personnes – donne lieu à de fortes préoccupations et à de massives protestations. Dimanche, les habitants riverains ont empêché le seul bateau qui assure la liaison entre la région de la Sicile et l’Italie d’accéder au quai.







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