2011-03-21 15:07:23

Odyssée de l'Aurore : ingérence ou devoir de protection ?


Le Saint-Siège a adopté une attitude prudente depuis le début de la crise libyenne, face à la complexité de la situation mais aussi pour ne pas exposer la petite communauté catholique locale aux risques de représailles.
Éclairage Romilda Ferrauto RealAudioMP3

Dimanche, Benoît XVI a fait part de sa vive appréhension ; il a indiqué qu’il priait pour tous ceux qui sont touchés par la situation dramatique de la Libye et il a adressé un appel pressant à tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires afin qu’ils aient à cœur avant tout l’intégrité et la sécurité de la population et qu’ils garantissent l’accès aux secours humanitaires. Le Pape s’est dit proche des libyens, il demande à Dieu qu’un horizon de paix et de concorde se lève au plus vite sur la Libye et toute l’Afrique du Nord. Mais il ne s’est pas prononcé de manière explicite sur la légitimité de l’opération militaire déclenchée le 18 mars
Mais la doctrine de l’Église catholique défend le devoir d’ingérence, sous certaines conditions. Lors de son discours aux Nations Unies, le 18 avril 2008, Benoît XVI avait clairement exposé le principe de protection.
Écoutez un extrait de son discours à ce propos RealAudioMP3

Au sein même de la Curie romaine, des voix s'élèvent pour saluer l'intervention internationale. C'est le cas du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens RealAudioMP3

Dans les rangs de la communauté catholique, beaucoup regrettent en revanche que l’on n’ait pas donné une chance à la voie diplomatique. Ainsi Monseigneur Arnaud Gorgemans, président de la Commission Justice et paix de la Conférence des évêques de Belgique aurait souhaité plus de dialogue avant de faire parler les armes. Quant à se positionner pour ou contre une intervention militaire, le choix est pour lui difficile. Il a accepté de répondre aux questions de Marie Agnès Georges RealAudioMP3

A chaque conflit correspond une guerre de l’information. Le cas de la Libye n’échappe à la règle. Le colonel Kadhafi sait depuis des années utiliser la presse à son avantage aussi bien envers son peuple, qui n’a que très peu accès à internet et qui n’a quasiment d’autre choix que de regarder et d’écouter la télévision et la radio d’Etat, qu’envers l’étranger vers qui une stratégie médiatique a été mise en place. Delphine Perrin, chercheur à l’Institut Universitaire Européen de Florence (UIE) et à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), revient sur cette guerre médiatique menée par le colonel Kadhafi RealAudioMP3
Propos recueillis par Charles-François Brejon









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